Débat action – Le combat pour l’égalité est loin d’être gagné pour les personnes LGBTI

Marc Rollin (BN, Lyon)

Si le paragraphe LGBTI a été amélioré depuis hier, il reste une phrase problématique sur le fait que ces personnes  »vivraient mieux ».

Sans complément, cette phrase n’a pas de sens et pourrait être mal interprétée. En effet, que vivent-elles mieux ?

Qu’on pense aux difficultés d’être LGBTI ou de vivre au grand jour son homosexualité dans certains quartiers ou villages, à Ouissam Belgacem qui depuis un an n’a de cesse de dire qu’être gay dans le football a signifié pour lui de devoir renoncer à une carrière de pro, à l’augmentation des actes homophobes à l’école et dans la société, épinglée par différents rapports ces derniers mois, aux suicides de jeunes trans cette année encore, à la fin des subventions pour les associations LGBTI dans la région Rhône-Alpes par Wauquiez, aux coming out toujours aussi difficiles dans les familles réactionnaires ou très religieuses, aux discriminations dans l’emploi, la santé ou l’adoption, etc., etc. Il semble donc difficile de dire que les LGBTI vivent mieux, à moins qu’on ne parle que de certaines personnes, probablement de type caucasien et vivant dans des grands centres urbains.

Surtout, quelle est l’utilité d’une telle phrase dans un texte action d’une organisation syndicale ? À Montpellier, nous rappelions les 20 ans de combat au SNES sur cette question. Continuons donc à la porter dans toute sa complexité, sans tomber dans des généralités peu utiles, le fonctionnement de certaines marches dans quelques villes montrant le besoin absolu de mettre sur la table accords et désaccords sur les modalités de lutte sur les questions LGBTI. Par conséquent, nous pensons donc qu’il faudrait supprimer cette phrase ou alors, a minima, écrire « dans certaines sphères ou dans certains endroits », même si, sans les définir, cela renverra à une réalité bien floue.