Damien Besnard (BN, Créteil)
L’idée d’organiser des colloques sur le collège et le lycée est une proposition intéressante pour approfondir le mandat d’étude voté en congrès. Nous pouvons notamment considérer le colloque collège comme une étape pour formaliser nos propositions face à celles préparées par le Ministère ; un temps aussi pour trouver des intervenant-es et des allié-es dans la profession et parmi les pédagogues pour contrer le projet macroniste de transformation libérale de l’école.
D’ores et déjà, nous pouvons considérer que les perspectives qui s’ouvrent pour la réforme de la voie professionnelle seront à prendre en compte dans la nouvelle architecture scolaire qui viendrait s’articuler avec l’organisation du futur collège.
L’enjeu est de taille, car bien que le collège ait été l’oublié du quinquennat précédent, nous savons que le collège unique est un lieu d’apprentissage et de formation qui amène forcément à penser son articulation avec le premier degré et le lycée, dans le cadre de notre mandat de scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans, mais au-delà, son rapport à la société. C’est ce qui risque de faire débat, entre nous, au sein de la profession, et au-delà débat face à ce que le SNES, les associations de parents d’élèves, les autres acteurs/trices du système éducatif et le Ministère auront à opposer les uns aux autres sur les valeurs et les finalités de l’École publique, laïque et obligatoire.
A notre sens, il ne peut donc être seulement question de volume horaire et de réorganisation des programmes actuels, cela serait évidemment réducteur. Si l’on veut être à la hauteur des enjeux, nous devons aussi être à la hauteur en tant que syndicat majoritaire de la profession et nous poser les questions des finalités de ce colloque : comment le faire vivre largement auprès de nos syndiqué·es ? Comment en diffuser largement les réflexions vers l’extérieur ? Comment donc montrer que le SNES est un syndicat acteur d’une véritable réflexion pédagogique et politique sur les questions d’éducation, qui sont toujours des questions sensibles dans l’actualité ?
De ce fait, nous pensons que les demi-journées de réflexion, pensées uniquement sur des mercredis après-midi, ne sont pas de nature à ce que touTES les collègues notamment les femmes majoritaires dans la profession, puissent s’en emparer ; cela risque aussi de ne laisser surtout la place qu’aux militant·es les plus investi·es sur ces sujets. Ce temps de préparation en amont au colloque sont bien indispensables, mais nous nous interrogeons sur la méthode proposée. Par ailleurs, à la lecture du contenu des visios proposées, il nous semble qu’il en manque une première fondamentale, sur la place du collège dans l’école et dans la société.
Enfin pour conclure, il nous semble important que ces temps d’échanges et le colloque puissent permettre de mettre en avant des propositions de fond qui soient aussi des transformations transitoires, applicables et opposables dès maintenant aux projets macronistes d’École du futur. Sans quoi, dans le contexte et face aux attaques que nous subissons, cette réflexion stimulante risquerait d’alimenter un peu plus le désenchantement de nos salles des profs.