L’évolution du capitalisme avec la généralisation de la mondialisation, la puissance du capital financier et des multinationales, met en concurrence « libre et non faussée » les peuples, les systèmes sociaux et productifs. Cela se traduit par une aggravation des inégalités sociales et des exclusions, la remise en cause des droits humains, la destruction de l’environnement. Cela attise les conflits entre pays et conduit encore souvent à la guerre.
À l’échelle mondiale, le syndicalisme, émietté, marqué par ses histoires nationales et internationales, a enregistré un retard considérable. L’émergence du mouvement alter mondialiste et des forums sociaux a représenté un espoir de construire « un autre monde ».
Tout en continuant à prendre en compte les décisions des gouvernements de chaque pays, les mobilisations tendent à dépasser le cadre des états nationaux dans une nouvelle articulation entre actions locales, nationales et internationales.
Le mouvement syndical a un rôle primordial dans ce processus en donnant du poids, par leur organisation collective, à des millions de travailleurs qui mènent tous les jours des luttes en Europe comme dans le monde entier. Il peut apporter beaucoup au mouvement alter mondialistes et aux luttes menées à l’échelle internationale en initiant des campagnes internationales pour la réduction du temps de travail, contre le travail des enfants, contre la famine, la dette et la guerre, en construisant des coordinations syndicales dans les multinationales, contre les licenciements et les délocalisations, pour la création d’emplois, la défense et l’extension des services publics.
La FSU mène déjà une activité internationale en convergences avec les forces syndicales des autres pays, avec les différents mouvements sociaux, avec toux ceux et celles qui résistent au libéralisme et qui agissent pour un autre monde. À l’inverse d’un repli sur un syndicalisme national coupé des mouvements sociaux, il faut, dans une même activité, déployer notre activité internationale dans le mouvement alter mondialiste et dans les structures syndicales internationales pour y porter nos propositions et revendications.
C’est dans ce contexte que nous apprécions la création de la CSI. Elle s’inscrit dans un processus d’unification mondiale de forces syndicales très diverses qui n’est pas achevé. Parce que l’échelle internationale sera de plus en plus incontournable pour résister au capitalisme mondialisé et construire les rapports de force nécessaires, la FSU doit s’y engager.
Renforcer les organisations porteuses d’alternatives au capitalisme dans la CSI est vital pour éviter que le seul syndicalisme qui s’impose à l’échelle internationale soit celui de l’accompagnement ou de l’accommodement, pour construire avec les salarié-es du monde entier le syndicalisme de transformation sociale dont nous avons besoin.