Le rapport d’activité fait le bilan de la section académique depuis le dernier congrès. Les militants de la tendance Ecole Emancipée participent pleinement à l’activité académique : permanences, travail de secteurs, commissions paritaires et dans les instances de décision en proportion des suffrages recueillis par l’EE au dernier vote d’orientation (près d’1/4). A ce titre, l’EE tente de peser autant que possible sur les décisions prises par la majorité U&A sans toujours être entendue. Au final, si nous partageons des éléments de bilan, sur des points essentiels notre appréciation diffère.
Les points que nous apprécions de façon commune portent surtout sur le travail paritaire que le Snes assume avec sérieux et constance pour la défense des personnels face à l’administration, travail dans lequel nous prenons toute notre part.
Les divergences d’appréciation que nous avons avec la majorité U&A portent sur les questions revendicatives parfois, et sur l’action souvent. Le rapport d’activité en est le reflet et en ce sens il ne nous satisfait pas.
Sur les questions revendicatives, le Snes académique fait preuve d’une approche trop sectorielle voire catégorielle des attaques en cours, qui ne permet pas de prendre la mesure du danger dans sa globalité.
Le recrutement au master en est un bon exemple. Sous prétexte de revalorisation, on fait mine de croire que le gouvernement satisfait une vieille revendication du Snes. En réalité, cette masterisation remplacera de fait l’année de stage, car les étudiants, passant un master qui ne sera utile que pour enseigner, seront obligés de se professionnaliser à leurs frais. A l’heure où les places aux concours se réduisent, ils n’en seront que mieux recrutés comme précaires. Faisant fi de l’opposition des autres syndicats de la FSU, le Snes campe sur ses positions.
L’accompagnement éducatif est un autre exemple récent de sous-estimation par la section académique de la perversité des réformes en cours. C’était pourtant l’occasion de proposer des mots d’ordres fermes et fédérateurs de non participation, ce que les collègues attendaient. Il n’en a rien été, le Snes académique s’alignant sur l’absence de position du national.
Significative également la question de la participation aux discussions sur la réforme du lycée. Le Snes a tardé à s’en retirer, alors même qu’aucune des garanties demandées n’étaient accordée (nombres d’heures élèves, question des postes). Tandis que la grogne montait légitimement parmi les S3, à aucun moment le Snes Midi Pyrénées ne s’est prononcé dans le sens d’un retrait.
Concernant l’action, force est pour nous de constater que la direction U&A du Snes Midi-Pyrénées ne compte pas parmi les plus volontaires et combatives. Ce dont témoigne le rapport qui fait davantage état de l’activité nationale que de celle du SNES Académique. Prenons la récente mobilisation du 20 novembre : le Snes s’est d’abord prononcé contre l’élargissement au second degré de cette grève, initialement annoncée dans le premier degré. Alors que nombre de sections académiques s’insurgeaient contre ce refus d’un appel national, et que dans l’académie l’EE portait ce même message, la section Midi-Pyrénées est restée jusqu’au bout sur la position attentiste de la direction nationale. Il a fallu que l’Unsa fasse connaître son souhait d’élargir cette grève au second degré pour que la situation se débloque enfin. Pour l’Ecole Emancipée, le Snes eût commis une grave erreur de ne pas rejoindre le premier degré dans sa lutte, car les attaques sont d’ampleur et surtout globales, cohérentes. La direction académique a eu tort de ne pas mener cette bataille, mais en cela elle a fait preuve de son habituelle frilosité face à l’action et de son non moins habituel suivisme vis-à-vis de la direction nationale. Nous regrettons enfin le fait que la section académique n’organise jamais la convergence avec les lycéens en lutte, laissant systématiquement cela aux départements et établissements.
Insatisfaits du bilan de l’action de la section académique depuis deux ans, nous appelons à voter contre ce rapport d’activité.