Continuer à offrir des perspectives d’action dans l’éducation

Benoît a, dans son introduction, fait part de la déception de militant-es vis-à-vis de l’ampleur de la mobilisation du 26 janvier dans l’éducation. Pourtant, cette journée a permis de nous faire entendre et d’arrêter – même brièvement – de subir.

Jean-Michel Blanquer continue sa politique et profite de la crise pour avancer dans ses réformes : il met en place le quasi tout contrôle continu au bac, sa réforme de l’éducation prioritaire, ses injonctions pédagogiques avec les programmes de maternelle, les méthodes de lecture imposées, ou le retour par la fenêtre du Grenelle du statut de directeur d’école. Dans le supérieur, il a promulgué la LPR à Noël et développé à marche forcée l’ « enseignement » à distance imposé par la fermeture des universités, sans oublier la mise au pas de la formation des enseignant-es.

A toutes ces réformes s’ajoutent les suppressions de postes au détriment des HSA. Cela détruit le service public d’éducation à moyen terme.

Dans ce contexte de pandémie, il met en danger les personnels et élèves avec ses protocoles indigents, sans concéder aucun aménagement. Après le protocole renforcé « si possible » et les chiffres de contamination sous-estimés par rapport à ceux des ARS, voici les enseignant-es soit disant prioritaires pour la vaccination prévue pour le… deuxième semestre 2021, les fermetures de classe quand un variant du COVID est détecté alors que les tests EN ne permettent pas de les détecter, et les classes de maternelle automatiquement fermées dès le premier cas de Covid alors que les élèves de moins de 6 ans ne sont jamais testés ou presque. On pourrait faire autrement : diviser les effectifs en primaire et en collège, aménager les programmes et les examens, vacciner rapidement les personnels et adopter des mesures d’urgence pour compenser les inégalités aggravées par le contexte sanitaire.

Oui le sanitaire empiète sur tout donc il nous faut nous battre pour la sécurité de nos collègues et des élèves. Mais, notre audience potentielle en cette période de crise sanitaire au sujet des conditions d’études des élèves et de travail des personnels et surtout des suppressions de postes est plus importante que d’habitude. Il faut s’en servir de levier pour mettre à mal Blanquer et son projet d’école réactionnaire.
Dans le second degré, des équipes se mobilisent actuellement contre leurs dotations horaires indigentes engendrées par les 1 800 suppressions de postes.

Il faut élargir la plateforme revendicative au delà de la question des salaires pour parvenir à parler davantage du cœur de nos métiers et de nos conditions de travail.
Cela permettra de redonner de l’espoir et de la dignité aux collègues, que la période menace de résigner pour un moment.

C’est pourquoi il est primordial d’offrir des perspectives de lutte. La journée de grève du 26 janvier était un bon point de depart, le SNES a par exemple constaté de bons taux de grévistes (40% en collège où les conditions de travail sont particulièrement difficiles). Cela peut s’expliquer par un effet « grève pour souffler », mais cela met aussi en lumière une certaine combativité latente et une certaine disponibilité pour l’action. La période est imprévisible, il faut rester audacieux-ses et continuer à offrir des perspectives d’action dans l’éducation qui nous permettront de construire la suite de la mobilisation, comme nous invite à y réfléchir la SD 28.