- intervention de l’école émancipée faites par Julie Bernat au CDFN de la FSU, mai 2024.
En politique comme dans l’histoire, il existe des moments d’accélération et de bascule. Pour le meilleur comme pour le pire. Nous vivons l’un de ces moments, lourd d’atteintes et de menaces pour nos droits et libertés. La répression à l’encontre de militant.es d’associations, de syndicats et représentant.es de partis politiques, d’étudiant.es, d’un chroniqueur de radio, s’inscrit dans un contexte global de répression et de criminalisation des mouvements sociaux. Nous en avons encore une illustration ce week-end avec des interpellations violentes de militant.es écologistes. Si la répression ne date pas d’aujourd’hui avec une accentuation au moment de la loi travail, un cap a été franchi depuis le 7 octobre dernier avec une volonté farouche de bâillonner toute expression de soutien au peuple palestinien: interdiction de manifestations, annulation de réunions publiques, lourde condamnation du responsable de l’UD CGT du Nord, convocation d’une présidente de groupe à l’assemblée et d’une candidate aux élections européennes, GAV et convocation du président de l’USL, menaces de sanctions à l’égard d’un humoriste, évacuations d’universités …. A cela s’ajoute les dissolutions d’associations, les menaces sur leurs subventions, la mise au pas du service de l’audiovisuel public ainsi que le recours accru à l’intelligence artificielle et aux technologies de surveillance notamment à l’occasion des JO.
Amnesty International, dans son dernier rapport, dresse un bilan alarmant des violations des droits humains en France, la Défenseure des droits s’inquiète quant à elle, de la banalisation des atteintes aux droits et libertés.
L’utilisation dévoyée et abusive des lois à des fins purement politiques, à l’image des poursuites pour « apologie du terrorisme », des » troubles » supposés à l’ordre public, les « poursuites baillons », marque un véritable tournant qui s’opère dans le débat public. L’expression d’opinions divergentes nécessaire au débat public engendre une escalade répressive et un usage disproportionné de la violence. La censure du pluralisme dans le débat démocratique témoigne d’une dérive autoritaire et liberticide qui affaiblit les contre-pouvoirs. Cela met en péril les fondements de la démocratie et concourt à la normalisation de l’extrême-droite.
Face à cette offensive, il est impératif de construire un front démocratique large pour faire bloc. L’heure n’est plus à la division stérile, aux petits calculs électoralistes, la solidarité de notre camp doit être sans failles.
La FSU doit œuvrer à l’expression de cette solidarité dans le cadre unitaire le plus large, à rassembler toutes celles et ceux qui partagent les mêmes valeurs démocratiques, de défense des libertés et des droits pour échanger ensemble aux façons de s’opposer à ce péril qui nous guette et construire la résistance à l’image de l’appel à la convergence du congrès de la LDH.
Leurs avancées sont faites de nos reculs. Ne les laissons pas nous bâillonner, nous diviser, ensemble faisons-les reculer, il y a urgence !