Après l’introduction présentant le contexte et les enjeux de ce CN, les représentants des sections se sont répartis en commissions, comme d’habitude, avec notamment une discussion autour de la préparation de la carte scolaire.
Carte scolaire (commissions)
Très largement, les opérations de carte scolaire seront reportées après les élections cantonales. La répartition des suppressions obéit à une logique nationale, bien qu’elle ait été déléguée aux rectorats. Globalement, les recteurs ont ciblé les postes les moins visibles (Rased, brigades et notamment celles de formation continue, postes supplémentaires de Zep, PEIMF, établissements spécialisés), la suppression des supports d’intervenants langues là où ils existaient encore, et enfin la recherche de « miettes » (fin des décharges départementales de direction supplémentaires notamment en Zep, limitation des temps partiels à 80% pour récupérer des petits bouts de postes…) et à la marge la scolarisation des 2 ans où elle subsiste. Leur stratégie est de toucher le moins possible aux postes classes, notamment au vu de la hausse démographique attendue.
Débat général
Malgré quelques interventions pour refuser tout appel à une grève avant ou après les vacances, considérant que les collègues n’y étaient pas prêts, de nombreuses sections sont intervenues sur l’action pour défendre des suites à la journée du 22 janvier, pour laquelle la participation s’annonce difficile. De façon très majoritaire, la grève nationale et la manifestation nationale ont été privilégiées. Le cadre de ces suites a entraîné peu de débats. Si le cadre unitaire est bien évidemment privilégié, la tonalité du débat insistait sur la responsabilité du SNUipp et de la FSU à les impulser, seuls si besoin.
Le texte action débouche sur une formulation précisant que le SNUipp appelle les enseignants « à se mobiliser massivement » sur la carte scolaire et le budget. Le SNUipp portera au CDFN un mandat de « grève en février » et « débat d’une manifestation nationale en mars », avec la volonté d’unité la plus large.
Evaluations nationales
Comme depuis 3 ans, le débat s’est clivé entre une majorité des militants UA nationaux et quelques sections refusant toute consigne qui « exposerait les collègues aux sanctions de l’administration » et considérant que « les évolutions accordées par le MEN nous placent sur la bonne voie », ce qui a fait dériver l’expression publique du SNUipp, et d’autres plus nombreuses, insistant sur la nécessité de caractériser ces évals (pas un outil pédagogique mais un outil de pilotage par les résultats) soulignant pour certaines la « nécessité d’une consigne qui à minima fasse écho aux SD en ayant donné une » pour dynamiser les collègues engagés dans le refus des évaluations. La position de la FCPE de « non remontée des évaluations », rendue publique dans la dernière demi-heure du CN, ne s’est pas révélée un point d’appui suffisant.
Deux amendements en faveur d’ une consigne claire ont été maintenus. Une motion de la Drôme, remplaçant la partie évaluation du texte et appelant au boycott, a obtenu 19 pour, 50 contre, 29 abstentions et 1 refus de vote. Un amendement du Jura demandant une non remontée des évaluations suite à la position de la Fcpe a obtenu 29 pour, 39 contre, 26 abstentions et 2 refus de vote.
Au final, le texte action prévoit des outils d’information aux parents et une motion de conseil des maîtres. Pour ces raisons, le vote du texte action a été partagé.
Si le calendrier, la passation des évaluations CM2 ayant lieu une semaine après le CN, a sans doute été l’un des freins à une décision plus forte, le SNUipp reste partagé et peu audible sur cette question.
Nous devrons donner un nouveau souffle à notre combat contre ce dispositif de pilotage par les évaluations, notamment en continuant de relayer les infos départementales et en nous engageant nationalement dans la bataille contre l’outil qui formalise ce dispositif d’évaluation : le « livret de compétences. »
Livret personnel de compétences (LPC)
La problématique était d’avancer conformément à notre mandat de Brive : obtenir « l’abandon de ce livret ». Non pas par opposition au concept de « compétence » puisque dans la définition issue des recherches progressistes, il constitue une rupture avec la prédominance absolue des savoirs académiques bourgeois et devient un levier de lutte contre la fatalité. Mais ce LPC élaboré par le MEN est, tout comme les évaluations nationales, l’émanation du traité de Lisbonne avec sa conception de l’éducation au service de la rentabilité économique et du profit. Les compétences du LPC sont au service du développement de l’adaptabilité et la flexibilité des individus. Pourtant, cette dimension est minorée et des réticences à contester cet outil se sont exprimées. Le texte action s’est contenté de rappeler nos mandats et la nécessité d’affiner ce débat avec la profession.
Ce dossier est encore en friche dans notre réflexion, malgré l’urgence… Le LPC concerne aussi le collège, la problématique se pose donc également au niveau fédéral.
Education prioritaire et dispositif CLAIR
Ce point s’est résumé à une présentation du rapport de la DGESCO tout juste rendu public, dont on peut dégager des points de désaccord et des points d’appui, en laissant de côté la logique politique le sous-tendant. Une section a alerté sur le fait que si les RAR étaient encore un très maigre héritage des ZEP, en revanche, CLAIR est un dispositif de gestion, de dérégulation des statuts… Sur l’éducation prioritaire, l’enjeu est de rendre lisible la rupture de logique afin de ne pas entrer dans une stratégie d’aménagement à la marge au prétexte de sauver les derniers meubles.
CES
Ce débat, attendu comme « convenu », a été émaillé de réserves plus ou moins grandes des sections ayant consulté leur CS, voire l’ensemble de leurs adhérents. Le vote a donné : pour 53, contre 13, abstention 23 et NPPV 10. Au final, la demande d’adhésion est majoritaire mais d’une courte tête.
Le vote de la délégation SNUipp au CDFN (11 délégués) prendra en compte proportionnellement ces résultats, ce qui donnera 7 pour, 1 contre et 3 refus de vote (le vote en abstention dans la FSU étant comptabilisé comme étant en contre, ce qui n’est pas le cas dans le SNUipp).
Texte action
Le débat a porté essentiellement sur les deux sujets qui étaient l’enjeu de ce CN : les évaluations et l’action (voir plus haut les éléments du débat sur ces deux sujets).
Le débat sur les évaluations, et notamment sur l’absence de consignes syndicales, a eu pour conséquence un vote très partagé du texte action qui a recueilli 69 pour, 5 contre et 18 abstention. Le texte action a rarement reçu un aussi faible assentiment du CN. La recherche de la synthèse sur ce dossier n’est donc pas terminée !