Le SNES et la FSU 77 font fréquemment des stages à l’intention des syndiqués. L’occasion de parler ensemble et de confronter réflexion et expériences.
Cette année le SNES-FSU 77 a en particulier organisé un stage sur le management qui a réuni plus de 60 collègues.
Animée par Évelyne Rognon, professeur de philosophie au lycée des Ulis (91), auteure de nombreux ouvrages et présidente de l’Institut de recherches de la FSU, la matinée nous a permis de revenir sur les racines historiques, idéologiques et politiques du new public management. Fruit de la contre-révolution néolibérale venue de Grande-Bretagne, il impose aux services publics des méthodes de travail issues du secteur privé. Mise en concurrence des salarié-es, autonomie et pouvoir accru aux chefs d’établissements, évaluation permanente et pilotage par les résultats : voilà les maux auxquels nous sommes confronté-es depuis une quinzaine d’années. Après cette remise en perspective, Évelyne Rognon a esquissé des pistes concrètes de résistances syndicales et rappelé la force de l’action collective quotidienne. La construction d’un rapport de force permanent autour d’une structure syndicale active et démocratique est bien le meilleur rempart à ces politiques qui cherchent à nous diviser pour mieux s’imposer. L’après-midi, les militant-es du SNES 77 ont tenté de montrer le lien qui existe entre les récentes attaques contre le code du travail et la dégradation de nos conditions de travail comme fonctionnaires. Le recul du droit du travail menace le statut de la fonction publique et précarise toute la société. Nos camarades de l’Ecole Emancipée 77 se sont pleinement investi-es dans ce stage.
A trois jours du second tour de l’élection présidentielle nous avons également analysé les propositions du futur président Macron pour l’éducation. Si le pire a été évité avec la défaite du FN, la politique éducative qui s’annonce continue de faire la part belle au management que nous combattons et tentons de faire reculer et soulève déjà de vives inquiétudes qui nécessiteront d’être vigilant-es et mobilisé-es. La nomination de Blanquer et la mise en place d’une politique fondée sur l’autonomie des établissements montre que nous sommes devant des batailles aux enjeux essentiels : éclatement du cadre de l’Education Nationale, recrutement par les chefs d’établissement, multiplication des postes à profil et finalement un management de plus en plus pesant sur les collègues.
Le succès de ce stage démontre leur immense besoin de décrypter les politiques libérales qu’ils/elles subissent dans leurs établissements et leur volonté de réfléchir et agir ensemble pour retrouver le sens de leur métier. C’est le travail du syndicat de favoriser ces réflexions, point de départ de l’organisation des luttes nécessaires. L’Ecole Emancipée poussera à tous les niveaux (départemental, académique mais aussi national) pour que le SNES et la FSU prennent leur responsabilité, rompent avec l’attentisme et soient force
de proposition dès la rentrée
Les militant-es de l’Ecole Emancipée 77.