Nous sommes un syndicat de lutte et de transformation sociale. La transformation sociale c’est agir pour que les situations d’inégalités et les rapports de domination soient abolis.
Nous devons absolument comprendre, se former et faire comprendre à nos collègues, adhérent-es et à nos élèves le caractère systémique des violences faites aux femmes. L’idée que les violences sexuelles et sexistes sont systémiques explique en partie que les violeurs de Mazan sont des « messieurs tout le monde nourris du patriarcat, doublé de leur libre arbitre.
En tant que syndicalistes, nous devons tendre vers cette prise de conscience des particularités de la condition féminine qui est le sens même de notre militantisme. Ça s’appelle aussi l’émancipation. Tant qu’il n’y aura pas cette prise de conscience, il n’y aura pas d’émancipation possible. On peut s’émanciper à échelle mais les stratégies opérées pour s’éviter de voir la femme comme une personne et non comme un objet ou un moyen d’accéder à certains fantasmes (véhiculés notamment par la pornographie) rendent ce changement difficile et c’est donc collectivement et dans nos classes qu’il faut porter la question.
Dans ce contexte, c’est notre rôle de militer pour que soit effective une véritable éducation sexuelle et affective à l’école. C’est le rôle de l’Éducation Nationale d’être un lieu de connaissance, d’expertise, de conseils, de relais pour toutes les VSS dont peuvent être victimes nos collègues et nos élèves.
Le SNES doit donc peser, en lien avec la FSU, pour que les personnels puissent accéder massivement à des formations sur ce sujet et pour que l’Éducation Nationale prenne réellement en charge la question des VSS en son sein, au niveau des personnels. De même, nous devons revendiquer des moyens pour le repérage, le signalement des violences subies par les élèves et leur prise en charge, notamment par l’ASE.
L’abolition des logiques de domination et notamment du patriarcat sont des objectifs qu’un syndicat de transformation sociale se doit d’avoir. Ce sont aussi des luttes à mener avec force, dans la rue en partenariat avec les associations et les collectifs.
Il faut donc que le calendrier d’actions intersyndicales soit connu et relayé à l’ensemble des collègues et investi par les sections académiques et départementales : 28 septembre pour le droit inconditionnel à l’IVG, 25 novembre contre les violences faites aux femmes et 8 mars avec grève féministe sans compter les stages organisés par la FSU ou le SNES.