La réélection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République est tout sauf un blanc seing donné à son néolibéralisme autoritaire. Le maintien de Marine Le Pen au second tour avec une progression en voix et pourcentage importante liée à un taux d’abstention quasi record en font un président mal réélu et n’ayant pas la soutien d’une majorité de la population. Le renforcement des extrêmes droites est la conséquence de cinq ans de néolibéralisme, d’aggravation des inégalités, d’une désespérance toujours plus forte dans une partie de la population. Si l’échec du RN à ne pas atteindre l’Elysée est un élément fort de cette élection, l’autre enseignement de cette présidentielle est le score haut réalisé par Jean-Luc Mélenchon pour l’Union Populaire au premier tour. Si Mélenchon a bénéficié d’un vote utile, son programme a été perçu comme une réelle rupture avec les politiques actuelles. Les questions de justice sociale, de transition écologique ont été mises en avant et les suffrages des quartiers populaires ainsi que des moins de 25 ans se sont porté.es sur le candidat de l’Union Populaire.
La FSU en appelant clairement à faire barrage à Le Pen et aux candidat·es libéraux et libérales a pris ses responsabilités. De même, le mouvement social en construisant les mobilisations ces derniers mois sur notamment les salaires et l’éducation, a nourri ce vote revendiquant une alternative politique de transformation sociale.
Les cartes seraient donc rebattues pour les législatives et la Macronie n’est pas sereine face au cartel des gauches, la NUPES. Cette dernière permet de faire le tri à gauche entre les chantres du social-libéralisme et les partisan·es d’une politique de rupture. Ne soyons pas dupes, cette alliance est et restera fragile mais elle a le mérite de refaire parler de politique dans les salles des profs, sur les lieux de travail.
Le syndicalisme s’interroge sur son rôle pendant cette période électorale. La FSU, comme elle l’a fait en avril, doit clairement annoncer qu’aucune voix ne doit se porter ni sur les candidat·es se réclamant du néolibéralisme ni sur celles et ceux issu·es des rangs de l’extrême-droite. Par contre, elle doit appeler à soutenir les candidat·es pour les listes anti-libérales et de justice sociale.
Mais, n’oublions pas que la rue a encore son mot à dire tant sur les questions sociales que sociétales. Donc, ne soyons pas frileux·euses en cette période et réfléchissons à des mobilisations unitaires dans le cadre interpro, dans Plus Jamais Ça, avec les associations, pour défendre une alternative politique, un monde d’après écologique, social et juste.
La FSU doit participer à ces mobilisations. Il nous faut créer les cadres unitaires pour nous opposer aux régressions macroniennes, celle sur les retraites risque d’être la première de la liste. À nous dès maintenant de rappeler à Jupiter que nous serons, avec nos partenaires syndicaux, sa première opposition aujourd’hui et demain.