Débat action – Tempo de l’action : poser un ultimatum

L’année dernière, au cours de notre congrès, nous avons applaudi chaleureusement et avec raison le collègue québecois venu décrire leur lutte victorieuse. Nous avons fait de même pour nos propres militant·es de l’académie de Créteil dont le mouvement s’inscrivait dans la durée. C’était beau même si nous n’avons pas réussi à étendre le mouvement. Un an avant, la France a connu le conflit social le plus important depuis 30 ans prouvant à tou·tes les prophètes de la mort du mouvement syndical qu’iels allaient devoir revoir leurs prédictions. 

Le point commun de ces 3 mouvements, c’est qu’ils avaient été préparés de longue date. Si la réforme des retraites est passée, elle a fragilisé le gouvernement qui a dû faire quelques concessions et qui a subi depuis la déroute électorale que nous connaissons.
Nous l’avons toutes et tous maintes fois répété, les grèves de 24h ou les grèves perlées ne portent pas leurs fruits et au final elles découragent. D’un autre côté, nous savons que l’appel incantatoire à la grève générale immédiate et reconductible n’est pas opérant dans l’état actuel de conscientisation de la profession.

N’est il alors pas temps de proposer une autre voie inspirée des réussites et des échecs des exemples qui précèdent ?
La colère et l’inquiétude face à l’état de l’Éducation Nationale, des Services Publics et de nos comptes en banque sont là. 
Le gouvernement, quand il sera nommé, sera le plus fragile que notre pays ait connu depuis la IVème République.
Alors proposons tout d’abord une consultation massive, et pas seulement une enquête, auprès de nos adhérent·es pour poser un ultimatum ou mettre en place un compte à rebours, par exemple à partir du 1er octobre, avant le déclenchement d’un mouvement long auquel nous serons préparé·es.
Nous en avons parlé mais nous ne l’avons pas fait. Qu’avons nous à perdre, à part se passer du plaisir de battre le pavé pendant quelques semaines ? Laisser 2 ou 3 mois donne le temps de convaincre les collègues (les syndiquer !), convaincre la population et forcer le gouvernement à lâcher.
Le mot d’ordre doit être simple. Les attaques subies font système alors appelons à un plan pluriannuel de moyens, de revalorisation et à une mise à plat des réformes de ces dernières années dans l’éducation et au niveau social.