La situation internationale comme la situation nationale ne sont guère réjouissantes. Non… Elles sont même par bien des aspects assez anxiogènes. Les répercussions de ce contexte sur notre action syndicale sont nombreuses et inédites.
D’une part, ici et ailleurs, il faut résister au basculement réactionnaire :
Au niveau international, les « trumpitudes » se succèdent à une vitesse vertigineuse. C’est un idéal d’extrême droite qu’il décline : il emprunte toujours plus le chemin du fascisme, démantelant et muselant les services publics. Ainsi il menace à présent de démanteler le ministère de l’éducation…tenu par une ex-championne de catch, tout un symbole.
Pendant ce temps là, à l’ombre du débat médiatique sur l’Ukraine, le gouvernement israélien poursuit ses bombardements. Et en France le mouvement de solidarité avec les palestinien·nes , globalement accusé d’antisémitisme, est criminalisé. Nous devons faire entendre notre voix pacifiste, qui ne s’alignera pas sur Poutine, Trump, Macron ou Le Pen.
En Europe, l’extrême-droite gagne du terrain dans plusieurs pays. En France, les agressions d’extrême-droite sont de plus en plus fréquentes…
Alors bien sur, nous pouvons tirer un bilan positif de la mobilisation féministe du 8 mars. Mais, des groupuscules qui se prétendent féministes pour diffuser des idées d’extrême-droite se sont invités dans plusieurs villes. Nous devons contrecarrer leurs discours, dénoncer le discours néocolonial tenu par Retailleau et Darmanin contre l’Algérie, la « submersion migratoire », l’expulsion violente des mineur-es isolé-es de la Gaîté lyrique hier. C’est pourquoi le SNES, avec la FSU, doit prendre toute sa part dans la bataille contre le racisme et l’ED et tout faire pour que le 22/03 soit une réussite.
D’autre part, face à l’obscurantisme et aux projets lucratifs, il faut se mobiliser pour l’urgence climatique
Aux États-Unis, l’alliance de Trump, Musk et autres milliardaires est glaçante… Et chez nous ? Ben Bernard Arnaud était invité à l’investiture de Trump, les projets lucratifs mais inutiles, injustes, écocides et climaticides se multiplient. La victoire contre l’A69 montre que la lutte paie. Le SNES, partie prenante de l’AES, doit former ses militants sur ces questions, s’impliquer dans les collectifs locaux et diffuser les informations concernant les luttes en cours (CSNE, LGV Lyon-Turin, autoroute A133-134).
Du coup, nous sommes en guerre (encore), et il va falloir se serrer la ceinture…
Au plus bas dans les sondages, Macron demeure décrédibilisé et sans appuis. Alors, comme il le fait depuis 2017, surfant de crises en crises pour se maintenir au pouvoir, il s’appuie sur le conflit en Ukraine pour entraîner le pays (et toute l’Europe) dans une économie de guerre.
Sans surprise, cela se fera sans augmenter les impôts. Donc le dos des retraites et des services publics, dont l’École qui paiera un lourd tribut.
Dans la fonction publique, les agent·es sont déjà victimes d’une nouvelle attaque contre leurs salaires (gel du point d’indice, baisse de l’indemnisation des arrêts maladie). La prochaine grève du 3 avril doit être une réussite et le point de départ pour de nouvelles mobilisations.
La lutte contre la précarité a toujours été une priorité pour la FSU. Le cas des AESH est devenu emblématique de cette lutte. Le SNES doit peser pour la construction d’une mobilisation d’ampleur, annoncée suffisamment à l’avance pour être une réussite, à même de gagner le statut.
Dans l’éducation, Elisabeth Borne se fait discrète, mais le SNES doit s’opposer
– à l’entrisme du militaire dans nos établissements
– aux mesures élitistes et aux attaques contre les milieux populaires qui se poursuivent : choc des savoirs, suppression du pass culture, parcoursup
Pour sortir de la sidération et de l’attentisme dans lequel le contexte politique et international nous plonge, pour que les journées de mobilisation et d’action soient suivies, il faut dès maintenant lancer un plan d’action et une communication envers les collègues et l’opinion publique. Ne posons pas des journées d’action isolées. Mais appuyons nous sur la commémoration des 80 ans de la création de la Sécu pour donner une perspective et faire des multiples attaques contre les conquis sociaux de nouvelles lignes rouges qui serviront d’ultimatums et rythmeront la mobilisation.