C’est dans un cadre unitaire que le SNUipp appelle à la grève le 26 janvier pour les salaires et le dégel du point d’indice et nous ne pouvons que nous en féliciter. Si les sections se sont prononcées aussi majoritairement pour cet appel malgré les difficultés que nous ne pouvons ignorer pour mobiliser les collègues, c’est que nous savons qu’il serait incompréhensible qu’une action fonction publique en faveur des salaires se fasse sans le SNUipp. Et ce pour de multiples raisons qu’il convient de rappeler. Les faits parlent d’eux-mêmes : le gel du point d’indice depuis 2010 a entraîné une perte nette de salaire mensuel de 150 euros et la hausse des cotisations a porté cette perte à 200 euros mensuels pour les milieux de carrière. Les collègues ne s’y trompent pas et c’est ce qu’ils disent dans les enquêtes que nous avons effectuées ces dernières années : en 2014 pour 67 % des PE interrogés au cours de l’enquête Harris, l’attente majoritaire était celle de l’augmentation des salaires. Les résultats du prochain sondage qui sera présenté au cours du colloque sur le travail mettront en évidence une augmentation de deux points de ce score.
Les 50 000 clics pour l’alignement de l’ISAE sur l’ISOE, la bagarre sur les ORS, la reprise en main des 108 heures et l’abandon des APC ne prennent véritablement de sens que si dans le même temps la question des salaires est abordée sans faux-semblants face à un gouvernement contraint à ce rendez-vous salarial. Se battre pour les salaires c’est se battre pour la dignité et la justice que nous revendiquons par ailleurs et il est juste que ce combat soit celui de la Fonction Publique dont les agents sont sollicités sur tous les fronts. Se battre pour le renforcement des services publics, derniers remparts contre l’exclusion des populations les plus touchées par la crise, ne peut pas être qu’un combat idéologique désincarné. Les services publics n’existent que par les acteurs qui les font vivre et qui s’engagent dans leur travail au quotidien. Le manque d’attractivité de certains métiers, dont ceux de l’enseignement, est le produit de la dégradation des conditions de travail et de celle des salaires : se battre pour les salaires c’est aussi faire en sorte que des jeunes s’engagent dans la fonction publique sans devoir sacrifier un niveau de vie décent. Le rendez-vous salarial de février est un enjeu fort que nous devons faire partager à nos collègues, l’objectif est clair et nous ne pouvons compter collectivement que sur le rapport de force que nous construirons d’ici là, rapport de force qui pèsera aussi dans les discussions PPCR qui sont en cours et qui présentent de grands risques pour les carrières.
Que la FSU, pour préserver la visibilité de l’action « collège » programmée par l’intersyndicale second degré, n’ait pas appelé en tant que telle à la journée du 26 n’aidera pas à la lisibilité de l’action. Nous devons pour autant réaffirmer que les mobilisations ne s’opposent pas mais au contraire qu’elles se renforcent mutuellement. Le mouvement contre la réforme du collège initié par le SNES et le SNEP est non seulement légitime mais aussi porté par tout un secteur dont une partie des personnels, ne l’oublions pas, relève du champ d’intervention du SNUipp. Cette bagarre est aussi la nôtre, faisons en sorte que le 26 soit dans l’éducation nationale une réussite sur tous les plans.