Pour que le SNUipp reprenne la main, nous devons assumer une double responsabilité : porter haut et fort la colère du monde enseignant et maintenir et diffuser notre projet émancipateur pour l’école. L’articulation de ces deux dimensions de notre engagement, passe par des revendications sur les conditions de travail des enseignants. Le projet Peillon sur les rythmes, en opposant conditions de scolarité des élèves et confort des enseignants, nie les conditions réelles d’exercice du métier et contribue même à les dégrader fortement.
Dans la période, les collègues dans les mobilisations n’ont pas hésité à suivre massivement des mots d’ordre de suspension ou d’abrogation et par là-même nous font savoir que notre mot d’ordre de réécriture n’est plus pertinent. Ce terme de réécriture laisse supposer que des aménagements à la marge sont possibles pour que le texte puisse être applicable et acceptable. C’est ignorer le rejet profond de ce décret dont le ministre a voulu faire un emblème de sa refondation. Ce terme en introduisant une incertitude sur le contenu d’un texte « réécrit » n’aide pas à mobiliser les personnels. De la même façon, nous devons interroger la lisibilité de notre communication sur « la priorité au primaire ». Au-delà du terme, c’est bien sur le contenu que nous mettons dans cette expression qu’il faut communiquer et mobiliser. Or, il est de notre responsabilité de catalyser la colère dans les écoles et de créer les conditions qui permettent de créer un rapport de force susceptible de faire reculer le gouvernement. Le propre d’une synthèse étant d’évoluer, nous devons maintenant exiger l’abandon de cette réforme, ce qui passe une mise au rebut du texte actuel pour porter une autre réforme, qui ne soit ni le bricolage improvisé de Peillon, ni les 4 jours de Darcos. Et cette autre réforme s’inscrit pour le SNUipp-FSU dans un autre projet global pour l’école.
Mais attention, une réforme des rythmes ne peut être pertinente et acceptée par les personnels que si elle constitue une véritable avancée en termes de conditions de travail. Dans une période où le ministre ouvre le chantier sur les métiers des enseignants, nous devons assumer nos mandats : il nous faut donc porter clairement l’exigence du décrochage du temps élève et du temps enseignant et exiger que le ministère s’engage dans la réduction du temps de services des enseignants, pas qu’en ZEP et pas que pour ceux du second degré. Dans un premier temps, cela devra se traduire concrètement par la suppression de l’APC, le renforcement du « plus de maîtres que de classes » pour aller vers le « plus de maîtres » du SNUipp et l’abandon de toutes les taches qui ne constituent pas le cœur de notre métier. Enfin, il faudra également se battre sur les moyens budgétaires : on sait déjà que les 2 355 créations de postes prévues au budget 2014 seront essentiellement « consommées » par la hausse démographique.
Nous pouvons gagner. Nous devons gagner. Donnons-nous en les moyens.