Le 5 décembre sera massif.
La FSU en sera et, en annonçant suffisamment tôt sa participation à cette journée interprofessionnelle, elle a créé les conditions pour que les personnels qu’elle représente soient mobilisés. Mais le gros du travail reste à faire avec comme perspective le recul du gouvernement sur son projet inacceptable de réforme des retraites.
Si la majorité des salarié-es sera impactée négativement par le passage à un régime à points, la situation particulière des fonctionnaires et des enseignant-es est à faire connaître largement.
Dans une période où nos collègues sont déjà très sensibilisé-es à la dégradation des conditions d’exercice du métier et à l’intensification du travail avec les conséquences dramatiques que l’on connaît, la question des rémunérations, au regard des comparaisons internationales, est maintenant reprise aussi bien dans les médias que dans les déclarations ministérielles. La dégradation annoncée du niveau des pensions vient couronner le tout. Avec une entrée dans le métier de plus en plus tardive qui implique un départ à la retraite sans cesse repoussé, avec un niveau de rémunération l’un des plus faible d’Europe et particulièrement en début de carrière et des pensions amputées de plusieurs centaines d’euros mensuelles, c’est bien la valeur du travail en général et du nôtre en particulier qui est dépréciée. Avec la disparition du code des pensions des fonctionnaires, c’est aussi la Fonction Publique qui prend un coup supplémentaire. Et c’est bien la logique libérale qui est à l’œuvre : le travail est un coût et l’accroissement du capital un objectif assumé. Nous ne devons pas nous priver de faire émerger toutes les sources de malaise ou de colère et de montrer en quoi elles sont cohérentes avec les politiques gouvernementales.
D’autres secteurs mobilisés ont déjà fait part de leur volonté d’en découdre au-delà de la seule journée du 5 décembre. Cette détermination affichée et partagée par les agent-es concerné-es inquiète le gouvernement et on voit déjà poindre des propositions pour tenter de calmer les velléités de blocage des transports.
La clause dite « du grand-père » est mise en avant pour certains secteurs et pour rassurer les actifs auxquels qui ne seraient pas impacté-es eux-mêmes, ce sort peu enviable étant réservé aux entrants dans les métiers. Cette clause pourrait être confirmée rapidement pour éviter un élargissement et un durcissement du mouvement. Nous devons prendre en compte cette donnée et mobiliser toutes nos forces dès le 5 décembre en affichant dès maintenant notre volonté de poursuivre l’action autant que nécessaire. Le train ne passera pas deux fois, le gouvernement ne peut pas se le permettre, nous non plus.
Dès maintenant, portons à la FSU la nécessité d’inscrire ce mouvement dans la durée avec l’affichage d’une reconduction possible. Pour rendre crédible cette option, appelons fortement nos collègues à se mettre en grève tout en participant massivement aux assemblées générales et aux manifestations. Prévoyons déjà que notre secteur sera prêt pour la suite : inscrivons dès maintenant la possibilité d’un autre temps fort dans l’éducation dès la semaine suivant la première mobilisation, le mardi 10 décembre par exemple. Ce sont les conditions pour que la journée du 5 ne soit pas perçue comme une journée de témoignage mais soit bien celle de la prise de conscience que, pour contrer les projets néfastes de ce gouvernement, la riposte des salarié-es doit être à cette hauteur-là.
Dans de nombreux pays soumis à des politiques libérales de plus en plus autoritaires et inégalitaires, les peuples se lèvent. L’année dernière en France, les gilets jaunes ont fait trembler le gouvernement.