A l’évidence, la crise du système capitaliste perdure. Dans de nombreux pays, elle continue d’occasionner des dégâts monumentaux.
La France en est un des exemples tristement emblématiques.
Dans ce contexte, c’est peu de dire que la politique mise en œuvre par le Président de la République et le gouvernement ne sont ni à la hauteur des attentes ni à la hauteur des besoins.
Tout à l’inverse, les choix d’austérité qui sont effectués sont lourds de conséquences négatives pour l’emploi, le pouvoir d’achat, les services publics et les conditions de vie de l’immense majorité de la population.
Cette situation à bien des égards inédite confère au syndicalisme de grandes responsabilités et, n’en doutons pas, appelle des réponses nouvelles.
De fait, cependant, au niveau national, le mouvement syndical est confronté à une grande hétérogénéité de positionnements qui n’est pas sans altérer sa capacité à créer le rapport de force pourtant indispensable.
L’exemple de l’ANI de janvier 2013 est malheureusement révélateur de cette situation avec des signataires qui, objectivement, accompagnent les vœux et les objectifs du MEDEF.
Néanmoins, dans de nombreux secteurs, dans de multiples entreprises, l’unité est bien à l’ordre du jour et elle permet de réels succès. D’ailleurs, dans la Fonction publique par exemple, il est incontestable que c’est bien le front
commun des huit organisations représentatives qui a permis, au bout du compte, l’abrogation programmée du dispositif scélérat du jour de carence.
Mais, aujourd’hui,
le syndicalisme doit faire plus et mieux
Pour gagner en efficacité, pour rendre crédible les alternatives et les ruptures avec les politiques actuelles, il est impératif que le mouvement syndical pèse davantage.
Cela passe indubitablement par une construction et une mise en perspective des revendications au plus près des salariés. Une telle nécessité est liée de manière consubstantielle à une plus forte présence du syndicalisme sur les lieux de travail.
De ce point de vue, il ne saurait être question de faire l’impasse sur le nombre trop faible de syndiqués et sur, en toute objectivité, les limites et les freins que cela génère.
Dans ce cadre, comment ne pas interroger également la concurrence et la division syndicale dont on ne voit pas, c’est un euphémisme, qu’elles participent du renforcement cependant incontournable du fait syndical ?
Les deux récents congrès de la FSU puis de la CGT se sont caractérisés sur toutes ces questions par une forte convergence d’analyse, de démarche et d’axes revendicatifs.
Nous avons en particulier fait le même constat sur l’urgence de rompre avec l’austérité et la nécessité de faire évoluer un paysage syndical trop éclaté.
Nous avons affirmé la même conception d’un syndicalisme articulant propositions, luttes et négociation, pour cons-truire le rapport de force, gagner sur les revendications immédiates et œuvrer à la transformation sociale.
A partir d’une analyse lucide du contexte, nous avons affiché la même volonté d’affronter avec ambition les défis de la période.
Des responsabilités
et un avenir en partage
Le travail commun que nous avons engagé ces dernières années, les relations forgées dans ce cadre et dans les luttes locales, nationales et sectorielles sont autant de points d’appui importants pour l’avenir.
Ces constats positifs et nos expériences respectives en tant que dirigeants d’organisations de la CGT nous ont conduits à porter un regard particulier sur la FSU. Sans que cela nous conduise à considérer que cela vaudrait exclusive par rapport à d’autres organisations, nous sommes convaincus que la FSU est un interlocuteur privilégié pour faire grandir le syndicalisme, et donc le rapport de force, pour traduire nos ambitions revendicatives communes pour les salariés et les citoyens/usagers du service public et au-delà, pour créer les conditions de la transformation sociale.
A partir d’une conception renouvelée, nous estimons que le rassemblement du syndicalisme, sur la base de convergences de démarche et de revendications, est une des conditions nécessaires pour atteindre ces objectifs. Nous sommes persuadés que la CGT et la FSU ont de ce point de vue à la fois des responsabilités et un avenir en partage. ●
Nicolas Baille, secrétaire général
de la Fédération CGT de l’Equipement et de l’Environnement ;
Jean-Marc Canon,
secrétaire général de l’UGFF CGT ;
Baptiste Talbot, secrétaire général de la Fédération CGT des Services publics.