Débat général
Je ne sais pas vous, mais personnellement, les critiques faciles et un peu démagos contre le contrat PSC Educ, ne me semblent ne pas être sur les bons enjeux.
Ça m’a fatiguée, d’entendre parler des pauvres prof·es de l’Éducation car ça invisibilise les personnels du Supérieur et de Jeunesse et Sport, et encore plus les non prof·es de l’Éducation nationale. Les personnels administratifs, les AESH, les AED… ces personnels contractuel·les ou fonctionnaires de catégorie B ou C, pour qui la cotisation au contrat PSC représentera une partie importante de leur salaire, bien plus que de celui des prof·es.
Ça m’a fatiguée car les reproches, que nous faisons aussi, d’obligation d’adhésion, de la participation employeur uniquement sur le contrat employeur ou encore du risque de payer plus cher que les contrats santé individuels actuels…, ne sont pas spécifiques à l’EN mais concernent l’ensemble de la Fonction publique d’État.
Mais c’est de la com’ qui fonctionne très bien dans ce ministère, et en particulier auprès des prof·es qui ont tellement l’habitude d’être maltraité·es par leur administration, tant sur la rémunération que sur leur accès aux droits (comme le temps partiel), que la plupart ont du mal à imaginer que cette réforme puisse être à leur avantage. Or s’il y a bien effectivement des personnels pour qui le contrat PSC en santé sera plus cher, ce n’est pas la majorité des situations.
Et que dire des soupçons sur la légalité du choix de la MGEN comme opérateur alors que choix tient du fait qu’elle a été la seule à candidater, pour la santé comme pour la prévoyance.
Dire cela, ce n’est pas défendre cette réforme, ni faire le service après-vente de la MGEN, ni refuser de prendre en considération les mécontentements mais c’est faire ce que nous, militantes et militants de la FSU, faisons au quotidien : informer les personnels, expliciter les réformes dans leur complexité, agir à tous les niveaux pour défendre les droits des personnels.
Nous devons continuer de porter nos revendications pour plus de justice sociale, plus de solidarités et contre la marchandisation de la santé.
Dans l’immédiat, pour améliorer la situation actuelle, nous pourrions porter les revendications d’une plus grande participation employeur et d’une plus grande solidarité interne entre agent·es, non limitée à un plafond mensuel de la Sécu.
Et en parallèle, il nous faut entamer un travail de conviction pour gagner le remboursement à 100% des soins prescrits par la Sécurité sociale en montrant que notre système actuel avec assurance maladie obligatoire et assurance maladie complémentaire est inégalitaire mais aussi coûteux, du fait du traitement double de chaque feuille de soin et des frais de gestion bien plus importants pour les complémentaires que pour la Sécu. Il y a donc un réel intérêt pour le salariat, et même pour le patronat à basculer les cotisations PSC et ANI vers la Sécu pour abonder ses ressources permettant le 100% Sécu !
