Intervention au titre du pluralisme des SD dans le débat général
Il semblait important d’aborder la maison commune en cet automne, quant aux échanges stratégiques, coordination des luttes, revendications partagées et volonté affirmée de faire front face à l’extrême droite.
Au-delà des élections, le syndicalisme doit organiser les salarié·es, renforcer leur conscience collective et constituer un rempart contre les idées réactionnaires. Ce combat se mène d’abord dans le quotidien des luttes, sur les lieux de travail.
Ce rapprochement s’appuie sur une réalité déjà ancienne : dans la majorité des départements, UD CGT et SD FSU coopèrent depuis longtemps, parfois aussi dans les fédérations concernées par le partage des champs de syndicalisation. L’histoire syndicale rappelle que l’unité est possible : en 1895, la création de la CGT rassembla des organisations bien plus différentes que ne le sont aujourd’hui la CGT et la FSU. L’unité demeure indispensable à l’émancipation, quand la division sert le capital.
Pour consolider ce cadre, il serait utile d’associer au cadre national des camarades de SD, afin d’enrichir les réflexions par leurs réussites comme leurs difficultés.
Dans ce cadre de travail pérenne, des listes communes CGT-FSU aux élections professionnelles, lorsqu’elles sont pertinentes selon les secteurs et les réalités locales, seront vues comme l’aboutissement d’un travail collectif et non comme un préalable.
C’est dans les mobilisations concrètes que la maison commune s’incarne, se bâtit, alimentée par la dynamique militante.
La lutte contre les projets budgétaires du gouvernement a permis à la CGT et à la FSU d’agir ensemble lors des AG du mouvement Indignons-nous, puis dans les journées d’action des 10 et 18 septembre. Piquets de grève, blocages, manifestations : ces initiatives, complémentaires, ont montré que nos revendications – lutte contre les inégalités, justice sociale et fiscale, défense du pouvoir d’achat, des SP et de la protection sociale – rencontrent un large écho.
Dans un contexte où le pouvoir exécutif est affaibli et où l’extrême droite sort du bois pour défendre les intérêts patronaux, l’attelage CGT-FSU doit peser sur l’intersyndicale pour construire un rapport de force et renforcer la complémentarité avec la dynamique citoyenne. L’histoire montre qu’un système fragilisé peut être contraint à des concessions : c’est tout le sens de l’ultimatum syndical.
Parmi les priorités communes figurent la lutte contre la précarité et la conquête de nouveaux droits émancipateurs : contrôle des milliards octroyés aux entreprises et leur conditionnement à l’emploi. Les attaques contre l’assurance chômage, le droit du travail exigent des réponses fortes. La bataille d’opinion est engagée, comme l’a montré le rapport sénatorial de cet été. Il faut avancer vite, lier conditionnement des aides publiques et sécurisation des parcours professionnels, en avançant avec la CGT sur notre mandat d’étude sur la SSP.
Ainsi, la CGT et la FSU porteraient un projet syndical offensif, unitaire et émancipateur, capable de défendre les travailleuses et travailleurs tout en ouvrant la voie à une transformation sociale durable.