Rares sont celles et ceux qui ne considèrent pas que féminiser nos instances est aujourd’hui une nécessité, pour la fédération et les syndicats nationaux qui la composent.
D’ailleurs, Ecole Emancipée et Unité & Action ont proposé ensemble de modifier les statuts et le règlement intérieur de la FSU pour que notre fédération se dote de règles qui concrétisent cette volonté. Le congrès a voté très largement en faveur de cette modification statutaire en décembre dernier.
Alors que se développe dans la FSU une culture militante prenant de mieux en mieux compte au quotidien la lutte contre les inégalités femmes-hommes en terme de formation, dans nos publications, et dans le cadre de la prise et du partage de responsabilités, et même si nous savons que ce n’est pas toujours facile, il est quand même difficilement compréhensible que le secrétariat national de notre fédération ne soit pas ne serait-ce que paritaire, et que les hommes y tiennent une position aussi imposante en regard de celle des femmes.
Nous savons que ce n’est pas toujours facile, nous le savons d’expérience, car voilà très longtemps qu’à l’Ecole Emancipée, nous nous imposons à la fois de constituer des délégations au moins paritaires, et que nous nous appliquons la rotation des mandats, les deux étant en partie liés.
Plus souvent que les hommes, les femmes doutent que leurs compétences soient suffisantes pour accéder à des responsabilités, a fortiori quand ces dernières sont de niveau national. Si le collectif militant qui les entoure ne se fixe pas comme objectif de leur faire de la place, une vraie place à la hauteur de ce qu’elle représentent, alors les femmes ne peuvent ni dépasser ce sentiment d’infériorité, ni se former puisqu’elles ne prennent pas les responsabilités qui leur permettraient de le faire. Quant au collectif militant, il ne peut pas s’enrichir, ni se renouveler et se renforcer, en s’obligeant à plus de travail commun, à des tuilages, à une formation militante plus importante.
L’intégration de nouvelles militantes et nouveaux militants est un moyen de construire l’avenir, mais cela suppose de savoir dès le départ qu’il faudra passer la main, pour rechercher dès aujourd’hui les futur-es militantes et militants qui nous manquent.
Pour nous, la féminisation et le renouvellement du secrétariat national doivent donc constituer dans un avenir proche deux préoccupations majeures pour les syndicats nationaux qui le composent.