Constats & Bilan
Malgré leur intense mobilisation avant et tout au long du congrès, tant en séances plénières que dans les quatre commissions habituelles (Recherche et restructuration de l’ESR, Formations supérieures et formation des enseignants, Situation des personnels, Vie syndicale et statuts), les délégués ÉÉ-PSO sont sortis déçus du congrès de Nanterre.
Certes, le courant majoritaire a dû accepter qu’ÉÉ-PSO participe au secrétariat des commissions (mais pas à leur présidence…) et à la présidence d’une partie des séances plénières. De même, grâce à une bonne préparation collective, il a été possible de mieux faire prendre en compte nos analyses et d’infléchir parfois les conclusions des commissions dans un sens plus combatif.
Mais ni les mandats, ni les positions n’ont été à la hauteur de la violence des attaques gouvernementales. En dehors de l’adoption d’une motion que nous avons proposée sur la politique d’excellence, invitant les collègues à engager la bataille, ce congrès n’a pas réussi à produire, du moins à jeter les bases, d’un projet mobilisateur pour résister aux politiques de démantèlement du service public d’ESR, et promouvoir les principes d’une université démocratique et collégiale, coopérative et solidaire.
Relevons en particulier les points suivants :
– la commission Formations n’est pas parvenue à dégager une position quant à la place des épreuves d’admissibilité aux concours enseignants. Faute de propositions générales sur ce sujet et d’analyse de la nouvelle licence – pourtant faite en commission – le texte qui en est ressorti est très décevant;
– le texte relatif au projet de réforme de la licence ne rejette pas explicitement les orientations ministérielles visant à réduire ce diplôme à une fonction d’accès à l’emploi, de formation professionnelle. C’est pourquoi nous nous sommes abstenus ;
– le congrès est resté complètement muet sur la mise en œuvre de la loi du 5 juillet 2010 qui bouleverse les modes de représentation des personnels et le droit syndical…
Plus généralement, ce congrès a échoué à adopter des positions et revendications sur de multiples points, renvoyés expressément à des travaux ultérieurs des secteurs, commissions ou du collectif Formation des Enseignants;
– la question des collaborations Snesup aux exécutifs des universités et du soutien de certaines sections à la politique gouvernementale a été pratiquement esquivée alors même qu’elle était posée par les délégués concernés.
– Quant à la réélection de Stéphane Tassel au Secrétariat Général, les délégués ÉÉ-PSO ont refusé de participer au vote car ils n’avaient même pas été consultés par le courant majoritaire sur le choix du camarade.
– Enfin, malgré certaines améliorations apportées dans la précipitation au texte final par nos camarades, certains d’entre nous n’ont pas voté la motion finale du congrès suite au choix d’AS de repousser notre amendement qui invitait les collègues à refuser de répondre aux appels à projets du « grand emprunt », et de persister à ne pas rejeter clairement l’évaluation à la sauce Pécresse.
ÉÉ-PSO attribue ce bilan décevant à des défauts d’organisation qui ont interdit la tenue de débats substantiels, contradictoires et fructueux. Entre autres, plusieurs dysfonctionnements soulèvent de sérieux problèmes démocratiques :
– les lieux de débats véritables ont été réduits à la portion congrue (les commissions se sont peu réunies, alors que les séances plénières, moins intéressantes, se sont vu accorder une place trop importante). Or ils auraient permis aux délégués peu habitués aux instances nationales de s’exprimer et, à tous, d’échanger des arguments pour dégager les lignes générales d’action du syndicat pour les 2 ans à venir.
– le report de la date limite du vote d’orientation, décidé et communiqué à la dernière minute, ainsi que la prise en compte des votes arrivant tardivement au niveau national, après le dépouillement dans les sections, ne doivent pas se reproduire. Ils ont suscité de vives réactions, légitimes, parmi les syndiqués qui ont observé les règles et ont jugé ce changement intolérable;
– le refus par AS de soumettre deux de nos motions au congrès (réforme des licences, mastérisation) est d’autant plus inacceptable qu’il a été justifié par un manque de temps dont la mauvaise gestion ne nous incombe pas ;
– les questions, adressées au Secrétaire général, sont restées sans réponse ;
– seuls deux secteurs sur huit (Situation des personnels et International) ont dressé le bilan de leurs activités ;
– le travail préparatoire a été insuffisant dans certaines commissions si bien que les échanges en leur sein se sont dispersés et n’ont pas abouti ;
– outre une mauvaise gestion du temps, les débats ont souffert d’un manque d’organisation et de cadrage auquel il nous faut remédier.
D’où les propositions suivantes :
Propositions pour les prochains congrès
- 1.Constituer un comité d’organisation du congrès ouvert aux trois tendances dès l’automne.
- 2.Fixer une date limite impérative pour les votes des adhérents.
- 3.Inviter les secteurs à envoyer un bilan de leurs activités bisannuelles avant le congrès.
- 4.Définir une date et une heure limites pour le dépôt des motions afin de toutes les soumettre à discussion (le second jour pour celles qui n’ont pas trait au texte du congrès).
- 5.Attribuer la présidence de chaque séance à un binôme ou un groupe pluraliste de personnes.
- 6.Substituer aux supports imprimés sur papier des documents électroniques enregistrés sur clé USB pour ceux (nombreux sinon majoritaires) qui disposent d’un ordinateur portable, et ce dans un souci économique et écologique.
- 7.Prévoir un vidéoprojecteur pour rendre possible un travail collectif d’amendement des motions.
- 8.Préparer le travail des commissions en établissant notamment un ordre du jour qui pourra être amendé, mais qui permettra de cadrer les discussions.
- 9.Renforcer la place des débats en commission.
- 10.Remettre aux tendances un canevas de l’appel final envisagé, au moins la veille de la clôture du congrès, même s’il ne s’agit bien évidemment que d’un texte martyr.
- 11.Envisager le dépôt préalable des questions au Secrétaire général qui appellent une réponse de sa part.
- 12.Élire le secrétaire général après l’exposé par le(s) candidat(s) de la ligne qu’il entend suivre pendant deux ans.