Stéphane GIRIER (CAN, Versailles)
Pour commencer, il peut être utile de revenir sur un débat qui nous a déjà beaucoup occupé, quand il s’agissait de savoir s’il fallait demander sa démission : « De quoi Blanquer est-il le nom ? », c’est à dire, est-il un simple représentant de la doxa libérale ou est-il plus que cela ?
D’une part, sur certains points, il ne fait qu’appliquer des mesures qui lui pré-existaient, comme le gel du point d’indice ou les suppressions de postes, en se distinguant néanmoins par sa méthode autoritaire, ses provocations et ses mensonges éhontés.
D’autre part, au lycée, les trois contre-réformes de son quinquennat (Parcoursup, lycée, bac) sont en revanche fortement liées à sa personne et elles reflètent sa vision de l’école. Il s’est au demeurant beaucoup appuyé sur sa supposée compétence pour faire passer ces « réformes ».
Sa disgrâce actuelle et son incompétence flagrante permettent donc de réactiver nos mandats d’abrogation de ces trois contre-réformes.
Il est important de faire le parallèle entre elles et les éléments déclencheurs de la colère actuelle.
Le chaos lié au protocole sanitaire peut ainsi être rapproché de la désorganisation des établissements suite à la « réforme » du lycée. Il faut surtout rappeler que cette « réforme » est une machine à supprimer les heures et les postes et cela doit être relié aux baisses significatives de DHG, qui se rapprochent de plus en plus des horaires planchers.
La procédure Parcoursup et le calendrier du « bac Blanquer » sont, quant à elles, des génératrices de stress, chez les élèves et les enseignant·es, que la situation sanitaire ne fait que renforcer.
Dans l’immédiat, il est essentiel d’être entendu·es sur notre demande de report des épreuves de bac de spécialité de mars à juin, sous la forme d’épreuves nationales, terminales et anonymes, en vue d’en obtenir le retour pérenne.
Sur ce point, Blanquer a fait preuve de son habituel mépris de la profession, en conditionnant sa décision à la position du Conseil national de Vie Lycéenne.
La pétition, qui a actuellement autour de 10 000 signataires, est une bonne chose mais elle ne nous semble pas suffisante.
Le SNES doit construire un rapport de forces face à un ministre fragilisé et appeler, dès maintenant, à une grève des surveillances si les épreuves de spécialité étaient maintenues en mars.