Avec le remaniement en cours, où la future équipe gouvernementale devra faire encore davantage allégeance à cette politique d’austérité, c’est une course en avant suicidaire qui est engagée. Une course suicidaire pour la grande majorité de la population mais quand même pas pour tout le monde, ainsi les dividendes versés aux actionnaires par les entreprises françaises ont bondi de plus de 30% lors du 2e trimestre…
Cette politique n’a pas que des répercussions sur le niveau de la croissance, le poids de la dette ou le taux de chômage. Les critiques sur ce seul aspect économique sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses et virulentes car l’austérité alimente une spirale déflationniste produisant toujours plus de chômage et d’inégalités sociales.
Cette politique obère également toute avancée progressiste que ce soit en terme de salaires dans le privé comme dans la fonction publique, que ce soit en terme de développement des services publics, que ce soit en terme de conditions de travail,
y compris pour les enseignants, ou que ce soit en terme de démocratisation scolaire par exemple.
Au contraire, cette politique engendre une dégradation du système éducatif,
une insatisfaction professionnelle record des enseignants mêlée d’un sentiment d’impuissance comme le montre le sondage Harris.
Ce n’est pas de calme ou d’apaisement dont nous avons besoin, avec ou sans Hamon, le problème n’est pas là, nous avons besoin d’une toute autre politique qui rompe avec l’austérité. Nous devons donc mettre en cohérence dans notre discours syndical, celui de tous les jours et pas seulement celui des textes de CN ou de congrès, nos analyses sur le champ de l’éducation avec les conséquences globales de la politique d’austérité. Lier constamment la transformation du système éducatif à une transformation sociale à rebours de cette politique.
Des mesures significatives pour changer l’école, par exemple créer 41 000 postes pour atteindre la taille des classes primaire de Finlande, nécessitent une toute autre politique économique et sociale. Tout comme le nécessitent la misère, l’injustice et la précarité qui ne s’arrêtent pas à la porte de nos classes.
C’est ce discours que nous devons marteler pour crédibiliser notre projet de transformation de l’école, pour nous démarquer d’autres organisations syndicales qui soit accompagnent de fait cette politique, soit se contentent de généralités contre l’austérité ou soit surfent sur des conservatismes pédagogique. C’est cette rupture avec l’austérité que nous devons construire avec d’autres forces, syndicales, associatives et politiques, pour proposer une véritable alternative à cette politique suicidaire.