Sur le 26 janvier, le non appel de la FSU à cette journée de grève fonction publique est lourd de significations alors même que nous nous étions engagés à adopter une posture offensive lors du dernier CDFN.
L’absence tout d’abord.
Une absence alors que, chose inédite au sein de la fonction publique, cette grève est préparée de manière unitaire. Un appel commun, ça c’est assez classique, mais également une production de 4 affiches unitaires qui seront imprimées et diffusées sur l’ensemble du territoire, ça c’est inédit. On peut penser que ces affiches seront bien relayées et orneront de nombreux panneaux syndicaux dans les services publics. On est loin d’un simple appel d’appareils syndicaux juste avant Noël.
Mais ce travail unitaire s’est fait sans la FSU…
On est ainsi passé d’une FSU incontournable dans la Fonction publique jusqu’en 2011, elle était alors la première fédération à l’État, à une FSU qui est absente formellement d’une journée de grève fonction publique sur les salaires après quasiment 6 ans de gel. Et même si la grève reste minoritaire, la légitimité de cette journée de grève ne fait aucun doute pour l’ensemble des fonctionnaires.
Enfin, cette absence de la FSU devrait être visible en tête de la manif régionale Ile-de-France, une manif qui sera, comme d’habitude, le point d’orgue médiatique de la journée.
La visibilité ensuite.
L’argument de la visibilité de la mobilisation collège a été largement mis en avant. Pourtant il est plus que discutable. Que la FSU appelle ou pas au 26, la mobilisation de toute la fonction publique sur les salaires prendra le dessus dans le traitement médiatique de la journée.
Mais une FSU appelant au 26 aurait pu mettre en avant la mobilisation collège dans l’appel unitaire, tout comme dans son appel propre, et aurait eu du poids pour imposer cette visibilité dans toutes les manifs. Visibilité qui dépendra par ailleurs essentiellement de la hauteur de la mobilisation collège.
Au final, sous prétexte de visibilité, la FSU va tendre à une certaine invisibilité…
L’unité enfin.
La FSU apparait en lévitation au sein d’un champ syndical éclaté et affaibli.
Sans nier les difficultés d’un travail collectif avec nos partenaires « naturels » que sont CGT et Solidaires, voire FO, ils sont de moins en moins « naturels » pour notre fédération. Et cela ne va pas améliorer les conditions de ce travail collectif.
Afin de jouer à nouveau un rôle de trait d’union dans le champ syndical, la FSU doit retrouver une ligne syndicale claire et combative rattachée au syndicalisme de transformation sociale. Cela sans clivages artificiels avec l’autre orientation du syndicalisme, celle de l’accompagnement, mais sans réfuter non plus l’évidente réalité d’un syndicalisme français partagé en deux grandes orientations.
C’est la condition pour que notre fédération pèse sur la réalité du champ syndical et puisse contribuer à son unité lorsque c’est nécessaire (et possible) et pour qu’elle œuvre en parallèle à la réunification du syndicalisme de transformation sociale.
C’est un des enjeux du congrès du Mans pour lequel le SNUipp doit prendre toute sa place.