La loi Macron est en train d’être votée en ce moment au Sénat. Elle est l’illustration parfaite de la continuité des politiques libérales d’avant 2012 avec une poursuite de la déréglementation à tout va, du code du travail comme des transports, et de la remise en cause des acquis sociaux sous couvert de pseudo-simplifications comme pour la réforme des prud’hommes. Le tout, bien évidemment, au seul profit du patronat.
Et le gouvernement veut même aller encore plus loin en assouplissant encore davantage le droit du travail après l’avalanche de cadeaux fiscaux aux entreprises.
Toute cette succession de politiques libérales a des conséquences terribles. Le chômage atteint quasiment son niveau record du début des années 90 avec un développement sans précédent de la précarité.
Le tableau dépeint par le dernier rapport sur les zones urbaines sensibles, les ZUS, illustre les dégâts de ces politiques qui frappent encore davantage les plus faibles.
Trois fois plus de pauvres en ZUS qu’ailleurs, un chômage qui y touche bien davantage les femmes et deux fois plus les jeunes. En terme de réussite scolaire si ailleurs plus de 40% des élèves vont en 1ère générale, en ZUS ils sont à peine un quart. Sans parler des conditions de logement et de vie ou de la dégradation de l’état de santé de ces populations…
Ces habitants des ZUS ne sont pas juste une petite poignée de relégués mais ils sont près de 5 millions à subir de plein fouet ces politiques. Auquel il faut ajouter d’autres territoires de relégation sociale et spatiale comme le peri-urbain paupérisé…
Dans ce contexte, le 9 avril a permis l’expression ferme et déterminée
du refus de ces politiques et de leurs conséquences.
Le syndicalisme de lutte et de transformation sociale
dont nous sommes partie prenante, malgré des résistances initiales internes au plus haut niveau de la fédération sur l’engagement plein et entier de la FSU dans cette journée de grève interpro, résistances heureusement vite surmontées,
ce syndicalisme qui ne se résigne pas à accompagner ou à ignorer l’austérité a réussi son pari.
Si certes les taux de grévistes sont restés plutôt modestes, les manifestations, elles, ont été denses, combatives et ont rassemblées de nombreux salariés du public comme du privé. Cette journée marque le retour du social sur le devant de la scène.
Et ce retour doit être durable.
Poursuivons notre décryptage des politiques menées tout en popularisant la crédibilité d’alternatives comme nous l’avons fait pour le 9 avril. Montrons à nos partenaires syndicaux notre disponibilité pour construire une mobilisation à la rentrée.
Cette journée ne restera pas sans suites.