A Poitiers, nous disions que le destin scolaire des élèves ne devait plus dépendre de leur origine sociale, et que cela passait par une réforme du système éducatif fondée sur la conviction que tous sont capables de réussir. De la maternelle, dès 2/3 ans à 18 ans, l’école doit s’assurer que tous les élèves entrent dans les apprentissages scolaires et ne permettre aucun décrochage. Pour cela, notre système éducatif doit se doter de moyens permettant d’alléger les effectifs avec des personnels surnuméraires et spécialisés en nombre suffisant, d’une véritable formation initiale et continue…
Depuis, non seulement les inégalités scolaires se creusent, mais les moyens ne sont pas au rendez-vous. Les dispositifs de prévention et de remédiation de la difficulté scolaire, l’enseignement adapté sont attaqués voire démantelés. (RASED, SEGPA, internats éducatifs..).
Les dispositifs permettant de prendre en charge la difficulté scolaire et d’utiliser l’hétérogénéité comme un levier de réussite dans la classe, restent à l’état embryonnaire et n’irriguent pas la formation initiale et continue.
Les choix opérés par les ministères successifs depuis 2012, pour lutter contre la difficulté scolaire qui touche majoritairement les élèves de classes populaires, n ‘ont pas infléchi la ligne de leurs prédécesseurs. Le changement de politique éducative, argumenté autour du discours de l’école inclusive est soumis aux mêmes mécanismes de reproduction sociale et de production des inégalités.
Le concept de besoins éducatifs particuliers, qui couvre dorénavant l’ensemble du champs de la difficulté, renvoie l’élève à ce qu’il est, à sa catégorie (allophone, enfants du voyage, grande difficulté…) et ne prend pas sérieusement en compte à ce qui fait obstacle à ses apprentissages.
Il exonère l’Institution de répondre aux besoins de tous les élèves, de s’intéresser au rapport au savoir des élèves de classes populaires en levant les implicites des attendus de l’école.
La FSU doit réaffirmer sont projet de transformation progressiste de l’école en réfléchissant à des dispositifs permettant de créer des collectifs de travail, pluri-professionnels, à l’abri des pressions hiérarchiques, qui pensent la classe comme un lieu d’appropriation de la culture commune que porte notre fédération.