Plus de deux ans après la création des ESPE, force est de constater que la réforme de la formation initiale est très loin des objectifs affichés. Les stagiaires subissent une charge de travail trop importante, notamment à cause du mi-temps en responsabilité. Les budgets alloués aux ESPE sont largement insuffisants, les volumes de formation disparates et diminués en particulier pour les parcours adaptés ce qui remet en cause une formation équivalente pour tous sur tout le territoire, la place des formateurs de terrain n’est pas garantie, et la crise de recrutement s’installe.
À la rentrée prochaine, le ministère entend généraliser le dispositif M1 en alternance. Le SNUipp-FSU rappelle sa ferme opposition à ce dispositif. Parce qu’il conduit à diminuer les volumes de formation, de moitié à Créteil cette année. Parce qu’il conduit à utiliser les étudiant-es comme moyens d’enseignement.
Reconstruire une formation initiale des enseignants de qualité pour fonder une professionnalité enseignante ambitieuse implique d’autres choix. C’est pourquoi le SNUipp porte la remise à plat de la réforme, avec des exigences dont en premier lieu un stage qui ne dépasse pas le tiers-temps.
Nous défendons des pré-recrutements conférant un statut d’élèves-professeurs auxquels nous assignons un triple-objectif : garantir un vivier suffisant de candidats, sécuriser le parcours des étudiants se destinant aux métiers de l’enseignement et démocratiser l’accès au métier.
Dans une période où certaines voix veulent remettre en cause le statut des fonctionnaires, nous réaffirmons notre attachement à un recrutement par concours.
Nous portons une exigence d’une formation disciplinaire, scientifique et didactique de haut niveau, qui soit progressivement professionnalisante avec une dimension pédagogique forte, avec des ESPE ayant les moyens de fonctionner.
Nous revendiquons que cette formation débouche sur l’obtention d’un master et que Les deux années de master soient rémunérées et comptabilisées dans l’AGS.
Nous portons aussi des exigences fortes pour une formation continue sur temps de classe, appuyée sur une dynamique de recherche dans les les ESPE en lien avec le terrain.
Cette exigence d’une formation des enseignants de qualité, nous la portons avec la FSU. C’est pourquoi nous sommes pleinement engagés dans le travail fédéral mené sur ce sujet dans le groupe FDE-FSU. S’il reste des points à élucider, ce travail a permis des interventions fortes donnant à voir le réel face aux déclarations d’auto-satisfaction du ministère.
Nous sommes persuadés de l’importance de la poursuite de ce travail fédéral, tant pour les mobilisations de stagiaires et formateurs que pour porter tous ensemble l’exigence d’une véritable formation initiale de qualité. Car année après année, réforme après réforme enseigner reste un métier qui s’apprend.