Résiste comme en Palestine, Lutte comme en Colombie, Vote comme au Chili

Je souhaite intervenir sur les questions internationales pour lesquelles l’actualité est importante. A défaut d’exhaustivité, je partirai d’un slogan qui a fleuri sur la toile ces derniers jours : 
Résiste comme en Palestine, Lutte comme en Colombie, Vote comme au Chili. 

Vote comme au Chili où la défaite électorale de la droite du président Pinera aux élections pour une convention constituante ouvre la voie à un nouveau régime. Cette défaite est le fruit du travail du mouvement social chilien et notamment des mouvements de 2019 sur les services publics. La majorité revient à un bloc électoral composite comprenant la gauche mais surtout des élus non partisans arrivés en tête, associés à des indigènes. Les promesses sociales et environnementales qu’offre cette victoire restent à concrétiser,mais ce succès est porteur d’espoir. 

Lutte comme en Colombie où la population est en révolte contre l’ ordre néolibéral autoritaire que le pouvoir veut amplifier. Face aux crimes d’État que constituent les répressions en cours, la diplomatie française arbore un silence complice. Serait-ce de peur d’indisposer un gouvernement Duque acheteur d’armes et de véhicules militaires « made in France » ?  La FSU peut contribuer à alerter davantage l’opinion publique afin de faire pression sur les autorités françaises ! Nous devons exiger qu’elles dénoncent la répression en cours et soutiennent la plainte déposée devant la Cour Pénale Internationale.

Résiste comme en Palestine enfin , où le cessez le feu intervenu jeudi 20 mai à Gaza reste fragile. 

Il est hélas certain qu’il n’est qu’une étape sanglante d’un conflit conflit colonial majeur depuis 73 ans. Cette crise  clôt une phase ouverte il y a 15 ans. Celle marquée par une double stratégie diplomatique et activiste du mouvement palestinien, confronté à la faillite du processus ouvert à Oslo. Celui-ci a mené des initiatives pour faire reconnaître l’existence de l’État palestinien, dans les instances internationales, à l’ONU ou à l’UNESCO, et en parallèle, des actions pacifiques pour dénoncer la colonisation (Mouvement BDS) . Elles n’ont pas empêché la poursuite continue ces dernières années des annexions et le régime d’apartheid, selon les mots même de l’ONG israélienne B’Tselem ou de Human Rights Watch

La guerre de ces derniers jours avait une fonction: la répression de résistance croissante, déterminée et protéiforme de la jeunesse palestinienne en Israël, en Cisjordanie, à Gaza et aux frontières, à la colonisation Celle-ci ne peut être réduite au volet  militaire mis en œuvre à Gaza par le Hamas, qui, quoi que l’on pense de sa stratégie et de son idéologie, sert d’épouvantail facile, agité par tous les soutiens objectifs du colonialisme israélien, et notamment en France ces derniers jours par le Rassemblement National ! 

Au-delà des instrumentalisations politiques du conflit par tel ou tel parti ou mouvement en Israël ou en Palestine, l’essence du problème palestinien reste et restera la question coloniale. En Israël même, la gauche et le mouvement syndical ont un aggiornamento à effectuer sur cette question. 

Il faut le dire avec force, aucune solution politique juste et durable ne pourra se faire sans que les droits élémentaires du peuple palestinien soient respectés. Et parmi ceux-ci comptent le droit à la terre, à l’auto-détermination, droit au retour des réfugié.es , mais aussi pour les Palestiniens vivant en Israël la fin des discriminations.

Le gouvernement Macron est intervenu timidement après plusieurs jours de bombardements, et il n’a eu cesse sur le territoire de multiplier les tentatives d’intimidation, allant jusqu’à faire arrêter le président de l’AFPS et à interdire des manifestations de solidarité avec les palestinien.ne.s sous des prétextes fallacieux d’ordre public. Face à cela, la FSU doit continuer de dénoncer avec force ces actes d’intimidation, qui s’inscrivent dans la logique liberticide du pouvoir, et réaffirmer sa solidarité avec la population palestinienne. 

Quelles pistes pour cela ? 

– Continuer à appeler et participer aux manifestations le cas échéant, en lien avec le collectif national pour une paix juste et durable. 

– Promouvoir, conformément à nos mandats de Clermont, les actions liées au mouvement BDS pour dénoncer le régime d’apartheid existant en Israël, Etat qui ne peut décemment pas être qualifié de démocratie.  

Mais aussi à moyen terme développer l’action concrète: 
    – par une implication de la fédération au sein du réseau européen syndical ETUN qui organise la solidarité avec les travailleurs et travailleuses en Palestine. Le prochain congrès, en 2022  pourrait  être l’occasion de l’intégrer officiellement. 
    
    – par l’organisation de missions en Palestine occupée dès lors que les conditions de sûreté seront remplies afin de développer les réseaux de solidarité internationale.