Interventions sur un premier bilan des élections professionnelles :

Interventions sur un premier bilan des élections professionnelles :

Clément Lefèvre (SN, Rouen) :

La progression de la participation tient surtout au volontarisme militant qui est allé arracher chaque vote avec les dents qu’à une campagne, surtout électronique, noyée dans celle des autres.

Carence ministère ok : vrai pb procédure en tant que telle.

La progression du SNALC doit nous interroger sur le repli identitaire sur une vision ancienne du métier d’une partie de la profession. Ainsi cela doit nous inciter à élaborer une vision émancipatrice du métier qui parle à l’ensemble des collègues et qui les empêche de penser le métier à l’aune d’une vision passéiste. Nous vivons toutes et tous les difficultés actuelles pour mettre les élèves au travail mais nous ne devons pas laisser les collègues aux mains des tenants de l’orientation précoce et du « mérite ».

Si FO stagne ils ont sans doute payé les affaires et leur vision alarmiste des conséquences de PPCR, mais il faut noter que la progression de la CGT tient aussi à une petite sanction sur la gauche de notre enthousiasme sur le PPCR.

Enfin, la faible participation des certifiés, des collèges et en particulier celle des non-titulaires (5 à 10 % de participation) doit nous alerter, le développement de la précarité doit nous faire prendre à bras le corps la syndicalisation de ces personnels. Dans certaines académies le volontarisme militant de la CGT et de Sud sur cette catégorie leur a permis de dépasser le nombre de voix du SNES.

Marc Rollin (BN, Lyon) :

Il y a un intérêt d’une analyse fédérale pour voir s’il existe une corrélation entre les axes de campagne, les manières de la mener et les résultats obtenus. Par exemple, le SNUIPP qui aurait engrangé 20000 voix de plus que le SNES : comment l’interprétons-nous ? L’analyse fédérale sera aussi intéressante pour voir les avancées et les reculs des autres OS par secteurs car cela semble compliqué aussi. Intérêt aussi à voir les résultats obtenus sur des listes SNES/CGT pour voir ce qu’apporte une alliance électorale entre OS de transformation sociale. Ces alliances posent aussi la question de la multiplicité des listes qui n’est pas toujours lisible pour le “commun des mortels”. Un des écueils que je vois sur les élections pros, c’est que le fond, l’orientation politique, ne se voit souvent pas dans les professions de foi qui portent sur le travail des élu-es en instances et ne permet pas toujours d’identifier, chez les collègues “lambdas” les orientations défendues par chaque OS sur les grands sujets éducatifs et sociaux. Or, c’est sans doute aussi cela qui fait que les gens votent aussi ou pas. Car, si on part du principe que l’administration et les autres OS font de mieux en mieux leur job en termes de suivi de carrières, cet angle ne pourra pas tenir très longtemps, surtout dans la perspective de CAP 22. De plus, il faudrait sans doute analyser les résultats au regard des travaux de Militens qui peuvent nourrir notre réflexion sur les raisons et les motivations du vote ou du non vote. Autre élément : nous ne pouvons pas ignorer les doutes autour de la démocratie représentative qui traverse aussi notre milieu : ce n’est pas un phénomène réservé aux gilets jaunes. Cela pose la question de la façon de militer, ce que nous voyons bien dans les mouvements actuels, afin de créer une relation de plus grande confiance en amont des votes pour que le jour J, il nous soit plus facile d’obtenir un vote des adhérent-e-s et des collègues, d’autant que ces dernières années les OS ont peu remporté de victoires, ce qui pèse sur la représentation que les collègues s’en font en termes d’utilité. De ce point de vue là, l’existence de S1 formés dans chaque établissement est centrale, comme cela a été dit par d’autres camarades avant. La question de la place des corps intermédiaires, dans les mois et années qui viennent, va également être déterminante car plus ils seront marginalisés, moins ils seront crédibles aux yeux des collègues. C’est l’enjeu auquel nous sommes confronté·e·s en ce moment même, sans attendre les prochaines élections.