Les élections dans la fonction publique début décembre seront décisives pour établir la représentativité de chacune des organisations syndicales, les unes par rapport aux autres. Elles le seront également pour déterminer l’adhésion des agent·es à leurs organisations syndicales à travers un taux de participation au scrutin, rendu difficile, entre autres par les modalités de vote devenues très complexes.
Certes, la première place dans la fonction publique d’État semble difficilement accessible au vu du poids des agent·es du ministère de l’intérieur dans le corps électoral et du taux de participation très important dans la police nationale. Toutefois, la FSU doit confirmer sa seconde place et se rapprocher de la première.
D’autant que, devenir représentative dans la Fonction publique territoriale semble tout à fait réaliste au vu du développement de son implantation progressive dans les collectivités locales, ce qui permet de multiplier les candidatures et donc le nombre de voix finales. Cela validera le pari d’un développement dans la Territoriale fait notamment lors de l’arrivée d’équipes syndicales issues de la CDFT il y a plusieurs années. Être représentative dans les deux branches où elle est présente -la FSU ne syndique pas dans la Fonction publique hospitalière- renforcera indéniablement son poids.
Un poids politique
Conforter et amplifier l’audience électorale de la FSU n’est pas simplement une histoire de place dans la hiérarchie syndicale et des moyens syndicaux attribués par la suite en fonction des résultats obtenus dans chaque ministère. Ce renforcement électoral contribuera à ce que la FSU et sa ligne de transformation sociale pèse davantage face aux « patrons » que sont l’État et les collectivités locales. Peser davantage dans les discussions au sein des instances, dans les diverses négociations avec la hiérarchie, dans la défense au quotidien des agent·es et de leurs conditions de travail mais aussi dans la construction et la réussite des mobilisations pour imposer des avancées sociales pour les salarié·es.
C’est ce poids politique de la fédération, découlant pour partie de son résultat électoral comme de son taux de syndicalisation, qui lui permet d’avoir une place singulière dans le paysage syndical. La FSU, bien que présente seulement au sein de la fonction publique et considérée un peu comme « le syndicat des profs », est devenue, depuis décembre 1995, incontournable dans toutes les mobilisations interprofessionnelles. Le mouvement social à venir très vite pour mettre en échec la seconde réforme des retraites voulue par Macron le montrera, si besoin était.
Un des enjeux majeurs de la période à venir jusqu’au 8 décembre est de convaincre de nombreux et nombreuses agent·es de la Fonction publique de l’importance toujours actuelle de notre syndicalisme et la nécessité de son renforcement électoral.
Faire voter massivement les syndiqué·es et les collègues « proches » de la FSU tout en s’adressant largement à tous les agent·es, titulaires comme contractuel·les, permettra de conforter l’audience de la fédération et d’endiguer une partie de l’abstention. Cette campagne de vote permet également de redonner une forme d’élan politique à des personnels qui, à l’image de la société, peuvent éprouver des difficultés à s’approprier une boussole idéologique alternative et progressiste. Ainsi, il s’agit également de lutter contre une forme de renoncement utopique et un manque de confiance dans les organisations de contre-pouvoir comme celle d’une perte de pratiques de construction collective…
L’EE, partie prenante
L’École Émancipée, qui participe activement au travail syndical quotidien dans la fédération comme dans ses syndicats nationaux, prend bien évidemment toute sa place dans cette campagne électorale. Parce que cette campagne ne se résume pas au simple dépôt d’un bulletin de vote dans une urne électronique, elle est l’occasion de relayer notre vision d’un syndicalisme de luttes. Elle s’insère bien dans une large campagne syndicale du quotidien permettant une poursuite résolue des mobilisations pour mettre en échec le gouvernement sur ces projets néo-libéraux, qu’il s’agisse d’un démantèlement des services publics, de la mise en œuvre d’une éducation de classe, ultra sélective du primaire à l’université, mais aussi contrer la réforme des retraites ou obtenir d’urgence des augmentations salariales ou encore enclencher une bifurcation écologique avec « Plus jamais ça ». Œuvrer à gagner les élections professionnelles, c’est assumer un profil syndical politique et combatif…