Débat Action – L’école est utilisée pour maintenir le libéralisme, nous devons nous opposer


Céline Sierra et Carlos Lopez


Est-il nécessaire de faire entre nous la liste des dispositifs déployés depuis plus de 5 ans par Blanquer puis Macron et N’Diaye ? De la maternelle à l’université, les transformations du système éducatif vont accentuer les mécanismes internes ou externes de ségrégation scolaire faisant que les enfants issu·es des classes populaires ont de moins en moins accès aux savoirs, garantis par ailleurs aux autres et à une culture émancipatrice. Pourtant depuis toujours les enseignantes et les enseignants, les éducatrices et les éducateurs, les infirmières et infirmiers, les CPE, les assistantes sociales, les AESH, tous les personnels redoublent d’énergie et d’ingéniosité pour trouver les infimes ressources, les interstices pour permettent à ces enfants de réussir. Mais les collectifs de travail se sont vidés, les pressions hiérarchiques avec leur cortège de prescriptions justifiées par la politique du chiffre sont fortes, la crise sanitaire a épuisée les collègues.

Mais s’il ne se passe rien, si nous ne cherchons pas à créer la mobilisation ce sont bien les jeunes qui en subiront les conséquences, notamment celles et ceux qui sont le plus en difficultés sur le plan de l’insertion sociale, scolaire et professionnelle.

Pour notre fédération, c’est un enjeu de taille qui se présente pour que toute la jeunesse de ce pays, ait accès l’existence d’un service public d’éducation, leur garantissant la possibilité de pouvoir accéder aux dispositifs de droits commun et recevoir une éducation et une formation de qualité et émancipatrice.

Les attaques contre le lycée professionnel, comme avant celles contre les segpa et erea, structures d’enseignement adapté et professionnel, sont emblématiques de la volonté macronnienne d’assujettir les devenirs des enfants des classes populaires aux besoins économiques immédiats, en les privant d’un levier leur permettant de construire leur projet d’insertion. C’est cela que le gouvernement veut détruire en privilégiant avec des moyens importants l’apprentissage et les contrats engagement jeune. Ce que nous refusons.

Qui d’autre que la première fédération de l’éducation avec et au-delà des SN de la voie professionnelles, dénonce ces attaques, qui les met à jour et qui d’autre fera les liens entre le démantèlement des lycées professionnels et l’ensemble des dispositifs, contrats et pactes qui ont tous le même objectif : mettre à mal les conditions de travail des personnels et limiter les possibilités d’apprentissages des élèves pauvres.

Le renforcement du caractère inégalitaire de l’École fait système. Et c’est à mettre à jour ce système, et construire les mobilisations qu’il faut nous employer.

Uni·es avec les syndicats de la voie professionnelle, nous devons informer nos collègues en multipliant les rencontres, nous devons communiquer largement et mettre le plus tôt possible en débat une journée de mobilisation spécifique de défense du service public d’éducation nationale bien commun de réduction des inégalités. Cette mobilisation doit pouvoir avoir lieu au moment du vote du budget afin de mettre en avant les mensonges que représente la communication gouvernementale face au peu de moyens réellement dédiés à la jeunesse.