J3E : Trois jours pour débattre, échanger et construire

Du 8 au 11 juillet, les militantes et militants de l’École Émancipée se sont réunis·es à Préfailles pour les Journées d’études de l’École Émancipée (J3E). Ces journées, qui existent depuis plusieurs dizaines d’années, leur permettent de se retrouver pour réfléchir aux enjeux du mouvement social, se former aux problématiques auxquelles il est confronté, en débattre. Mais les J3E, ce sont aussi des moments conviviaux au bord de la mer, une garde d’enfants organisée pour permettre la participation de toutes et tous, des temps informels, une soirée festive…

Des journées d’études : pour quoi faire ?

Les militantes et militants de l’École Émancipée, tendance syndicale et pédagogique, attachée à un syndicalisme de masse, unitaire, pluraliste et anti-bureaucratique, participent à tous les niveaux à la construction de la FSU et de ses syndicats nationaux. Néanmoins, faire un « pas de côté », prendre le temps de l’élaboration collective, de faire les bilans et tracer les perspectives est une nécessité pour œuvrer à la construction du syndicat, et le rendre plus combatif, plus fédéral, plus tourné vers la transformation sociale. C’est aussi le temps de l’Assemblée Générale annuelle où sont discutées et actées les décisions qui concernent le fonctionnement de la tendance.

J3E 2022 : répondre aux crises de la période

Les J3E ont débuté par un débat sur la situation politique que notre camp social doit affronter, après des élections qui ont confirmé la tripartition du champ politique et mis l’extrême droite aux portes du pouvoir. Cela interroge le rapport au politique tout comme la nécessité de recomposition du syndicalisme de luttes et de transformation sociale.

Sur les retraites, soulignant la nécessité de travailler dès la rentrée à l’information des salarié·es, comme cela avait été le cas en 2019, les militantes et militants ont insisté sur l’importance des cadres unitaires pour impulser les luttes. La perspective de redonner du sens au progrès social, par des revendications progressistes, et d’imposer un autre modèle de redistribution des richesses était au cœur des discussions. Ce temps a aussi permis de s’interroger sur la place des retraité.es à l’interne de nos organisations.

Le débat sur le féminisme a quant à lui permis de réfléchir à l’éclatement du mouvement féministe sur certaines questions (place des femmes transgenres, positions face à la prostitution), et aux moyens de préserver ou reconstruire des collectifs qui peuvent se fracturer. A également été interrogé l’articulation entre les luttes féministes et nos milieux.

Les crises internationales et multiformes ont aussi été à l’ordre du jour. Elles ont été abordées dans leurs conséquences géopolitiques et les luttes impérialistes qu’elles nourrissent. La question ukrainienne a été particulièrement discutée dans sa complexité : quel positionnement avoir entre soutien à la résistance et construction des résistances antimilitaristes ?

Après une intervention donnant un panorama plus qu’inquiétant et des interrogations sur les digues qui ont sauté à la suite du quinquennat Macron, la manière de résister à l’extrême droite a été débattue dans ses modalités concrètes.

Enfin les J3É se sont conclues sur la problématique écologique. À partir du réel et des drames à venir, et de l’état des connaissances scientifiques, les militant·es se sont interrogé·es sur les réponses syndicales à apporter.

Préparer la rentrée

Les J3E sont aussi conçues pour préparer la rentrée de la FSU en terme d’action. Si la question des retraites et de la lutte à mener contre la contre-réforme qui s’annonce ont évidemment été discutées, c’est l’actuelle crise sociale, liée à l’inflation, qui a pris la plus grande place dans les débats. Ainsi la date du 29 septembre, posée par la CGT et Solidaires, était sur toutes les lèvres : à l’heure où la baisse du pouvoir d’achat devrait être de très grande ampleur, l’une des plus importantes ces trente dernières années, et ce malgré les 3,5 % de dégel du point d’indice, les revendications salariales doivent être pleinement investies par les organisations de lutte et de transformation sociale. Unifiantes, elles soulèvent directement la question de la répartition des richesses tout en remettant en cause les projets macronistes, tout en contribuant à déconstruire le vernis social dont l’extrême droite cherche à se parer.

Trois jours, c’est trop peu pour changer le monde, mais pas pour y contribuer… À son échelle, l’École Émancipée fera tout pour continuer à défendre la justice écologique et sociale dans un monde débarrassé des oppressions.

A l’année prochaine !