Que nous dit la crise sanitaire sur l’école que nous ne savions déjà ? Que la mise en œuvre des mesures de lutte contre la propagation du virus nécessite des moyens suffisants, notamment pour encadrer des petits groupes et éviter le brassage ?
Que le respect des règles d’hygiène implique que les écoles disposent de sanitaires adaptés aux effectifs scolarisés et accessibles ? Que les élèves qui auront été les plus affectés par le confinement doivent bénéficier en priorité d’un accompagnement renforcé par les RASED ? Or, en l’état actuel des moyens du service public d’éducation et de leur répartition, ces objectifs seront empêchés, voire impossibles.
Ce que nous révèle la crise sanitaire, c’est surtout l’urgence à mener la bagarre pour endiguer le sous-investissement de l’école primaire et gagner davantage de moyens pour son bon fonctionnement. Dans un premier temps, nous devons exiger des mesures immédiates, à même de garantir aux élèves et aux personnels, une rentrée la plus sécurisée possible. L’allègement des effectifs des classes et le suivi des élèves impliquent de recruter plus d’enseignant-es, en ouvrant les listes complémentaires aux concours partout où il existe une réserve.
Mais aussi de réaliser un état des lieux du bâti scolaire et d’engager des travaux dans les écoles vétustes ou sous-équipées.
L’école a aussi besoin, dans un second temps, d’un plan pluriannuel d’investissements, pour lui permettre de remplir les objectifs qui lui sont assignés. En cela, la préparation du budget pour 2021 revêt un enjeu particulier que nous devons exploiter dès à présent.
Ce que nous montre la crise sanitaire, c’est aussi la possibilité d’une autre école, mieux reconnue, plus valorisée, transformée, pour la réussite de tous les élèves. A titre d’exemple, en Italie, un plan d’un milliard d’euros va permettre le recrutement de 50 000 enseignant-es et assistant-es scolaires, une revalorisation des salaires et l’achat de 2,5 millions de pupitres individuels. Dans la région de Madrid, un investissement de 370 millions d’euros.
Au Canada, un plan pour la rentrée de 20 millions de dollars.… Nous ne saurions accepter que la France, mauvais élève des comparaisons internationales, rechigne à engager des dépenses en faveur de l’éducation, alors que des milliards d’euros viennent déjà d’être débloqués pour relancer l’économie. Cela constituerait un très mauvais signal à destination de la jeunesse et de son avenir.
La question des moyens et de la place des services publics, dont l’école fait partie, constitue un enjeu majeur face à la crise économique. Le 17 septembre est un premier temps fort que le SNUipp et la FSU doivent investir pour le porter.