Les droits sociaux et l’accès aux droits sociaux fondamentaux font l’objet d’attaques continues et récurrentes. Les usagers des services publics en subissent les conséquences, en cela ils doivent être défendus, tout comme les travailleuses et travailleurs sociaux de la Fonction Publique et du secteur associatif.
Les salariés des métiers du travail social ont ceci de particulier qu’ils ne peuvent défendre leurs propres intérêts sans défendre en même temps ceux des personnes pour lesquelles ils travaillent.
En défendant, notre bien commun, les services publics notamment de proximité, ce sont aussi les intérêts des plus vulnérables, des plus fragiles, dont les jeunes des quartiers populaires souvent stigmatiséEs, ostraciséEs, que nous défendons, avec comme visées d’améliorer la cohésion sociale et le « vivre ensemble » dans les territoires.
L’accélération de tensions du fait de mécanismes d’exclusions, d’inégalités, d’injustices, de mesures sécuritaires, et la montée d’un « ras l’bol » des personnels de services sociaux et éducatifs sont des éléments marquants de ces dernières années. Ils témoignent de la dégradation de notre société et la fragilisation des populations les plus vulnérables.
Par ailleurs les salaires des travailleurs sociaux en début de carrière sont à peine supérieurs au SMIC. Ils relèvent de filières statutaires de la Fonction Publique dans lesquelles leurs carrières sont rapidement bloquées.
Lors de la Conférence nationale de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, en décembre 2012, le Président de la République annonçait la tenue d’États généraux du travail social. Ils devaient constituer les fils conducteurs aux mesures inscrites au plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté.
Deux textes en sont ressortis, dont le Plan d’action du gouvernement dit « en faveur du travail social et du développement social » présenté en Conseil des ministres fin 2015 ».
Ces textes ne laissent augurer aucune avancée pour les droits des usagers ni pour les services publics et encore moins pour les personnels du travail social.
Ainsi, la lettre de Mission de la Ministre des Affaires sociales au Vice-président du Conseil supérieur du travail social, inquiètent sur les objectifs recherchés.
En effet, si la Mission consiste à élaborer des recommandations en vue d’améliorer la formation des travailleurs sociaux sur la transmission des valeurs républicaines, elles sont toutefois axées sur un versant singulier de la seule laïcité.
Il serait ainsi confié aux travailleurs sociaux la mission de « repérage des processus d’endoctrinement » et « de prévention des dérives radicales»
Cette Mission n’aura donc pas vocation à traiter du triptyque « Liberté, Egalité, Fraternité » devise garantissant la cohésion sociale, dont est porteur, tant dans son éthique professionnelle que citoyenne chaque travailleuse et travailleur social !
Afin de pouvoir peser sur ces questions, la FSU par ses syndicats nationaux -SNPES-PJJ, SNUAS-FP et SNUTER s’implique, dans les États Généraux Alternatifs du Travail Social, cadre collectif et unitaire avec la CGT, Solidaires, la FAFP, l’UNEF et le collectif « Avenir Educs », en contre point des Etats Généraux du gouvernement, en organisant des temps forts de mobilisations dans les territoires.
C’est dans ce contexte qu’est présentée, la motion commune -SNPES-PJJ-SNUAS-FP-SNUTER- soutenue par les raporteurEs que nous remercions : « Pour l’accès au droits sociaux/défendre et reconnaître le travail social ».
Si les salariéEs du travail social sont à tout le moins engagéEs, je finirai, aussi pour notre réflexion après avoir entendu le camarade sur les conditions inhumaines faites aux migrants à Calais, par cette citation du philosophe Daniel Bensaïd :
« Dans l’ordre de l’engagement, la seule question que vaille d’être posée est de savoir si l’ordre établi est humainement tolérable ou s’il est nécessaire de la changer »