Le congrès du Mans se tiendra dans quelques semaines et nécessite déjà que toutes et tous s’y investissent. Le syndicalisme doit en effet faire face à des enjeux majeurs dans le contexte économique, social, politique extrêmement dégradé que nous connaissons.
L’actualité récente doit nous pousser à montrer l’utilité du syndicalisme afin de ne pas sombrer dans la peur et le repli individuel. Il faut au contraire avancer des réponses collectives permettant aux salarié-es de reprendre confiance dans des projets communs de démarches revendicatives et de mobilisations. Depuis 2012, les discours et les actes de ce gouvernement libéral se sont toujours portés en faveur des patrons : pacte de responsabilité, crédits d’impôts, réforme de la protection sociale et menaces contenues dans le rapport Combrexelle, au détriment des droits des salariés. Aujourd’hui, pèsent des menaces sur des libertés démocratiques au nom de la sécurité. Au plan social, le bilan de la politique gouvernementale est sans appel : la pauvreté s’accroît, le chômage ne diminue pas, les inégalités explosent.Ce bilan est émaillé de renoncements, impacté par le choix d’un libéralisme affirmé qui marche résolument dans les pas de l’Union européenne et de ses politiques d’austérité. Face à lui, alors que les coups pleuvent sur les salariés, un syndicalisme uni prêt à l’affrontement serait la réponse indispensable.
Mais certaines organisations ont fait le choix d’accompagner les politiques en cours. La FSU doit au contraire chercher à s’allier avec ses partenaires les plus habituels, CGT et Solidaires, pour constituer un front de refus des orientations gouvernementales et de mobilisations des salarié-es pour des alternatives. Ce congrès aura pour tâche d’ancrer une nouvelle fois la FSU dans un syndicalisme de lutte et de transformation sociale. Cet enjeu est essentiel, notamment face aux échéances électorales à venir : face au danger de l’extrême droite et à la menace du retour de la droite, les tentations sont fortes de vouloir « engranger » quelques maigres gains, et de renoncer à mener les batailles.
C’est en tablant sur cette logique du « moins pire » que le gouvernement enferme les syndicats dans le piège du dialogue social. Celui-ci a d’ailleurs montré maintes fois ses limites, dans l’éducation (passage en force de la réforme du collège), sur PPCR (décision unilatérale de mise en œuvre)… Lors de ce congrès, il faudra réaffirmer le rôle essentiel des luttes collectives pour imposer le rapport de forces nécessaire à toute négociation. Il y a beaucoup à faire pour le syndicalisme aujourd’hui. La FSU doit se battre sur tous les terrains, qu’il s’agisse des enjeux environnementaux, des questions posées par les réformes de l’État, et en particulier la réforme territoriale, des questions liées aux populations migrantes. Elle doit porter son projet de transformation sociale, agir pour la défense des droits collectifs, de la protection sociale, lutter contre les exclusions et les discriminations, consolider les services publics. Dans ce congrès, l’ÉÉ portera cette orientation de lutte et de revendications, car nous avons besoin d’une fédération combative. La FSU n’est pas sortie confortée des élections professionnelles : elle doit donc chercher à renforcer son côté fédéral qui est un véritable atout (la juxtaposition de syndicats est souvent contre productive), conforter son ancrage dans la FPT, travailler avec l’ensemble de ses composantes, œuvrer à une démarche unitaire dès que possible. Adopter des mandats essentiels pour répondre aux attaques en cours et stopper les régressions, c’est le rôle de ce congrès à travers l’élaboration de textes offensifs et ambitieux.
L’ÉÉ entend bien contribuer aux orientations de la fédération, pour porter un syndicalisme qui tourne résolument le dos à la résignation.