Intervention au titre du pluralisme des SD dans le débat général
Cher·es camarades,
Comme vous le savez, nous sommes engagé·es depuis plusieurs mois contre un projet pharaonique, antisocial, écocide et donc bien sûr inutile : le Canal Seine Nord Europe. Je ne reviens pas sur les raisons de notre opposition à cette gabegie, une autoroute fluviale longue de 107km reliant les ports du nord à la Seine, nous nous sommes déjà exprimé·es ici même il y a quelques mois et lors du dernier congrès à Rennes. Avec le collectif, des réunions publiques sont organisées dans beaucoup d’endroits des Hauts-de-France, de Normandie, d’île de France et ailleurs et réunisse toutes celles et ceux qui considèrent qu’aujourd’hui la question de l’emploi (ou plutôt des promesses d’emplois),la question sociale, évidemment réelle dans une région comme la nôtre, ne s’oppose pas aux enjeux climatiques ou environnementaux eux aussi bien réels. L’illusion d’une croissance infinie ou éternelle comme les prometteurs libéraux la défendent dans une économie mondialisée s’efface au profit de considérations et solutions locales. Et c’est tant mieux.
Le Canal abriterait une retenue d’eau 22 fois plus grande que la méga-bassine de Sainte-Soline, artificialiserait 3200 hectares de terres agricoles, menace 300 espèces et un désastre écologique. C’est aussi une catastrophe sociale et économique : d’énormes silos à blé seraient installés au bord du canal favorisant la spéculation, des emplois dans la logistique crées ne compenseront pas ceux détruits dans le fret ferroviaire, le port du Havre et ses travailleur·euses seraient concurrencés par l’ouverture d’une liaison directe entre Paris et les ports du Nord. Cerise sur le gâteau, c’est aussi une gabegie financière aujourd’hui estimée à 10 milliards d’euros (mais combien en réalité si ce projet arrivait à son terme, sûrement bien plus) et le tout financée par des fonds publics, Bouygues et Vinci se sont désengagés sentant le vent de la rentabilité tourner. Tout cet argent pourrait par exemple être utilisé à d’autres projets, pour renforcer le réseau fluvial existant (ça tombe bien c’est notre mandat de Rennes), cela ne coûterait ‘que’ 3 milliards d’euros, on pourrait aussi augmenter les salaires, sortir les AESH de la précarité. Bref on a plein d’idées.
Ce « projet » fait donc partie de ces idées et projets passéistes et dépassés. Heureusement rattrapé par la lutte et la mobilisation.
Ceci n’est donc pas une intervention mais une invitation. Une invitation à venir manifester dans l’Oise dans un cortège large et unitaire allant de Attac à Solidaires, de la FSU aux soulèvements de la terre et derrière une banderole et un camion unitaire, et ça sera le samedi 11 octobre et participer aux débats du lendemain sur la poursuite de la mobilisation.