Pour un syndicalisme internationaliste et antifasciste, défendre les libertés d’association

Intervention de Magali Trarieux (École Émancipée) dans le débat général


La situation à Gaza est un drame. Poursuivant sa guerre génocidaire, le gouvernement  israélien soumet, entre siège et blocus, la population aux bombardements, aux privations de nourriture et de soins. L’hypothèse d’une épuration ethnique avec annexion de Gaza par Israël n’est plus à exclure. Tout cela est rendu possible par le soutien de dirigeants comme Trump ou l’inaction complice d’autres chefs d’État. Et l’incapacité des mouvements anti-guerre, anti-impérialistes, de respect du droit international, à s’organiser dans l’unité pour s’opposer au Génocide qui a lieu sous nos yeux.

Cela marque, avec d’autres conflits sur la planète, un changement d’ère dans les rapports internationaux. L’usage de la force piétine le droit international dans une brutalisation du monde qui se répercute à l’échelle nationale. C’est dans ce contexte de déni du droit international que le gouvernement français prononce les dissolutions d’Urgence Palestine et de la Jeune Garde. La volonté de désagréger des organisations qui rassemblent, forment et organisent la jeunesse et les citoyen·nes est un marqueur politique fort : celui de réprimer celleux qui luttent pour l’auto détermination des peuples, contre l’autoritarisme, et les violences de l’extrême droite. C’est un message envoyé par Retailleau pour faire taire toutes les organisations qui s’opposent aux politiques réactionnaires.

Urgence Palestine et la Jeune Garde sont des organisations ancrées dans le mouvement social, qui résistent au fond d’air et aux actes bruns de la période. Elles mettent le gouvernement français face à ses responsabilités en termes de respect de l’état de droit et du droit international. La solidarité avec ces organisations s’est exprimée de façon large avec l’expression conjointe du syndicalisme de luttes et de transformation sociale, de nombreuses associations et la condamnation de grandes ONG. C’est notamment Amnesty qui parle d’une « dégradation continue des libertés d’expression, d’association et de réunion pacifique en France ».

Il faut poursuivre et amplifier ce chemin en rassemblant largement pour contrer cette attaque d’ampleur contre l’ensemble du mouvement social. Une solidarité élémentaire qui dépasse toutes les divergences d’appréciation. Les mots ne suffiront pas, agissons ! 

Dans le cadre du collectif national pour une paix juste et durable, déployons toute notre énergie pour réussir le 17 mai en soutien aux droits du peuple palestinien. Et construisons des initiatives larges et unitaires pour défendre la liberté d’association et s’opposer aux dissolutions actuelles et celles probablement à venir.