Lutter contre le racisme pour lutter contre l’extrême-droite

Comme ailleurs dans le monde, nous ne sommes pas épargné·es par la poussée du fascisme. Nous vivons dans une société où les idées d’extrême-droite infusent depuis un bon moment. Le moteur de l’extrême-droite c’est le racisme.

Alors qu’il était en progression ces dernières années, l’indice de tolérance publié tous les ans par la CNCDH avec son rapport annuel sur le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, a reculé de 3 points entre 2022 et 2023 (rapport de juin 2024). Si elle reste élevée avec un indice de 62/100, la tolérance recule à l’égard de toutes les minorités. L’année 2023 a été marquée par une augmentation de 32% des actes racistes*. Sans compter ceux qui n’arrivent pas jusqu’aux signalements, à commencer par les actes islamophobes. Ces chiffres comme la progression électorale du RN, son nombre inédit de député·es sont autant de signaux qui montrent que le danger de son accès au pouvoir reste omniprésent.

Le RN impose ses thématiques, son agenda, son idéologie. Ainsi, le gouvernement de Macron, à sa botte, tente de séduire ses député·es et son électorat.

Après la remise en cause de l’Etat de droit par Retailleau, c’est  le 1erministre qui propose un débat sur l’identité nationale,pour répondre au prétendu sentiment de « submersion ». Le gouvernement ne cache plus son racisme autorisant ainsi une large part de la population à en faire autant. Nos milieux professionnels auparavant plutôt étanches à ces idées, se laissent aussi pénétrer par ces discours. Dans son livre « Des électeurs ordinaires » Félicien Faury a mis en évidence que la xénophobie et l’islamophobie sont des éléments structurants du vote en faveur du rassemblement national. Selon Luc Rouban et les études du CEVIPOF, près de 20% des enseignant·es voteraient extrême droite contre 3% en 2012.

Face à ce péril, il est urgent de construire des résistances, de rejoindre celles déjà  existantes, de les élargir pour constituer un front le plus unitaire possible de lutte contre l’extrême-droite et son carburant le racisme. Ce front,à l’instar de celui qui s’est constitué dans les luttes féministes,regroupant OS, associations avec le soutien des partis politiques, doit avancer pour que le22 mars, étape importante de cette lutte, soit réussi.

Pour lutter contre toutes les formes de racisme dans la société, il nous faut aussi ancrer notre action dans notre quotidien, celui des écoles.

Pour cela, nous devons nous inscrire pleinement dans la campagne intersyndicale de lutte contre le racisme sur les lieux de travail. Il faut rompre avec les discours moralisateurs et se placer sur le terrain de la déconstruction politique des discours de haine et montrer ce qu’ils engendrent en termes de discriminations et d’inégalités. Parce que l’école joue un rôle essentiel dans la cohésion de la société, notre responsabilité est immense.

Déclinons dès à présent cette campagne sur nos lieux de travail avec des outils pour s’adresser aux collègues. D’ici au 22 mars, il nous faut des éléments de communication, des visuels, des autocollants et au-delà songer à un matériel plus fourni (4 pages).

« Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez on dit : c’est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l’expulser. » Françoise Giroud.

Alors agissons vite. Menons la bataille, unissons notre camp, convainquons autour de nous et soutenons nos allié·es.

*SSMSI est le service statistique en charge de la sécurité intérieure