Campagne de consultation massive sur l’inclusion dite « 150 K ».

Notre campagne de consultation massive sera officiellement lancée demain. Elle porte sur l’inclusion scolaire qui est une question prégnante dans les écoles. La campagne « j’alerte » l’avait démontré en la posant comme préoccupation centrale des collègues.

Le principe de l’inclusion fait largement consensus tant il participe du projet émancipateur de l’École, du « toutes et tous capables » dans le cadre de la démocratisation scolaire. Mais le constat est sans appel : l’inclusion imposée sans moyens adéquats est vécue comme la première source de mal-être au travail chez les PE et les AESH. C’est écrit dans les fiches RSST, répété en RIS, stages et dans les échanges avec les collègues sur le terrain.

L’inclusion est affichée par une succession de ministres, à grands coups de formules incantatoires, sans débloquer les moyens nécessaires pour faire de l’école un espace véritablement « inclusif ». Ils dévoient le principe de l’école inclusive . Dans cette école en sous-investissement chronique, l’inclusion s’avère souvent compliquée, engendrant des incompréhensions, des difficultés voire des souffrances.

La fond de la campagne actuelle est partagé car en prise directe avec les préoccupations des collègues. La FSU-SNUipp a raison de se lancer dans cette campagne qui doit être massive.

Mais il faut aussi tirer les bilans de nos campagnes précédentes. La campagne « j’alerte » par exemple. Elle avait le même sens mais n’a pas mis en dynamique la profession, pas construit de rapport de force, et donc in fine, pas permis d’obtenir des avancées.

Deux écueils sont à éviter :

  • penser que la mise en action des militant·es suffira à la mise en action des collègues.
  • penser que dans le contexte dégradé actuel, l’interpellation suffira à faire bouger les lignes.

Cette campagne de consultation massive doit donc être vécue comme le premier temps d’une mobilisation et non comme une fin. Les deuxièmes, troisièmes temps doivent se préparer dès à présent.
Il faudra évidemment rendre publiques les résultats de l’enquête, par une conférence de presse, des rassemblements mais surtout s’en servir pour se projeter sur le budget 2026 parce que le but est bien de gagner des moyens ! Pour cela, nous devons chiffrer les besoins à l’échelon des départements et nationalement. Il nous faut aussi travailler les alliances, notamment avec les associations des parents d’élèves.A l’image de ce qui s’est passé au Québec ou encore à Los Angeles : il faut rendre les personnels acteurs et actrices de leur mobilisation. Pour rappel, en 2023, les employé·es californien·nes du secteur de l’éducation, qui s’étaient mis en grève de façon massive pendant une semaine, ont obtenu une hausse de salaire de 30% en étant soutenu par tous les partenaires de l’école (parents, chauffeurs et chauffeuses de bus, personnel de cantine…).

Grâce à un plan clair et un calendrier lisible, discutés et actés pendant ce CN, soutenus par la campagne d’agitation actuelle, par la mobilisation militante mais aussi par une la mise en mouvement progressive de nos collègues, nous pouvons construire un rapport de force qui monte en puissance. Il est urgent de construire dès maintenant une mobilisation d’ampleur. Pour ne laisser aucun·e élève au bord de la route, prenons la question à bras le corps.