Osons la solidarité!
Le texte action pour cette CAN évoque à juste titre dès son introduction la situation à Gaza. Toutefois la qualification de « massacres » est en retrait par rapport aux réalités telles qu’elles apparaissent, un an après que la CIJ ait rendu son arrêté demandant à Israël de prévenir un risque génocidaire. Sans réaction du gouvernement israélien, deux récents rapports, très documentés, rédigés par Amnesty et Human Rights Watch ont conclu en décembre à un génocide en cours et dénoncé un « crime d’extermination » à Gaza. Ces éléments doivent être pris en compte dans nos analyses, il ne s’agit en aucun cas de banaliser les crimes imprescriptibles du nazisme, mauvais argument des soutiens d’Israël, mais de refuser les logiques d’exceptionnalisation et la concurrence victimaire, de reconnaître le continuum d’humanité, qui fait que les crimes subis par les Palestinien.ne.s doivent être nommés.
Au-delà notre dénonciation doit s’accompagner d’initiatives concrètes de solidarités pour que cesse l’impunité israélienne et que notre internationalisme syndical soit un internationalisme en actes. Le texte action doit appeler à la mobilisation dans le cadre de la campagne européenne menées par les associations et ONG pour l’accord d’association entre l’ UE et Israël. En France, la FSU avec le collectif national pour une paix juste et durable appelle à la manifestation du 25/01. le SNES-FSU y a toute sa place.
Nous sommes étonnés de l’approche de la situation en Martinique qui analyse le le mouvement en cours sous un prisme sécuritaire et qui n’évoque pas les raisons structurelles de la révolte et des violences, usant le vocabulaire de l’ordre puisqu’elles sont qualifiées « d’émeutes urbaines » . Le mouvement contre la Vie Chère , faisait pourtant suite à une dégradation des conditions économiques sur l’Ile, à la dénonciation de la « pwofytasion » et portait des revendications en termes de hausse des salaires et des minimas sociaux, d’indexation des salaires sur l’inflation, de contrôle des prix des produits de première nécessité… Si le calme dans les établissements est souhaitable, la répression employée par le gouvernement peut être interrogée, elle ne peut être une solution émancipatrice.
Dans la partie DL, il nous semble que les propos inacceptables de Retailleau, porte parole de l’extrême droite au sein du gouvernement sur l’interdiction du voile pour les accompagnatrices lors des sorties scolaires, méritent d’être dénoncés : il s’agit clairement d’une mesure islamophobe pour stigmatiser les familles musulmanes qui bafoue le principe de laïcité et participe d’une relégation des femmes voilées hors de l’espace public. La laïcité depuis 1905 protège la liberté religieuse et n’impose la neutralité qu’aux agent.e.s.
Enfin, sur la loi immigration et la politique de Retailleau, toujours, nous aimerions lever ce qui nous semble une ambiguïté malheureuse dans la formulation : nous rappelons notre demande d’abrogation des « dispositions restrictives » de la loi. Y aurait-il des dispositions non restrictives que nous souhaiterions conserver ? Nous proposons de simplement mentionner l’exigence intersyndicale d’abrogation de la loi immigration.