Agir dans une période sombre et incertaine

Les manifestations du dérèglement climatique et ses conséquences dramatiques sont de plus en plus fréquentes et violentes sur l’ensemble de la planète. Alors que l’on atteint 1,5°C de réchauffement global moyen et que, selon l’ONU, les engagements nationaux ne permettent toujours pas de respecter l’accord de Paris, le financement d’aides aux pays en développement est indispensable pour essayer d’enrayer le processus. Pourtant, la COP16 biodiversité n’a pas abouti sur cette question et la COP29 climat risque de ne pas faire mieux. Plusieurs dirigeants européens, dont la France, ne comptent pas s’y rendre, et l’élection de Donald Trump, climatosceptique qui a promis de ressortir son pays de l’accord de Paris, vont rendre très complexes les discussions sur la solidarité nord-sud.

Le retour de Trump ne présage rien de bon non plus pour la résolution des conflits : le futur président américain a dit sa volonté d’arrêter l’aide aux Ukrainien·nes et a affirmé son soutien inconditionnel à Israël qui aura les mains libres pour dénier tout droit humain au peuple palestinien.

En France, la crise démocratique initiée par Macron fragilise la confiance des citoyen·nes et place le Rassemblement national dans un rôle d’arbitre à l’Assemblée nationale. Dans ce contexte se prépare au Parlement un budget austéritaire, inégalitaire et récessif : 60 milliards d’euros à économiser dont les deux tiers proviendraient de la baisse des dépenses publiques, ce qui signifie moins de services publics, avec notamment 4 000 suppressions de postes dans l’Éducation nationale. La hausse de la taxation sur l’électricité et celle du ticket modérateur (ce qui reste à charge après remboursement de la Sécu) sont d’autres mesures qui vont dégrader la vie d’une grande partie de la population et en premier lieu des plus précaires. Ces coupes dans les dépenses publiques amputeraient, selon l’OFCE, la croissance de 0,8 point de PIB pour 2025 avec un coût social important en termes de pertes d’emploi, amenuisant la réduction du déficit.

La période s’est encore assombrie dans le privé comme dans le public. Nombreuses annonces de suppressions d’emplois d’une part, au fonctionnaire bashing d’autre part, avec un ministre de la Fonction publique mentant sur « l’absentéisme » des agent·es, pour justifier de nouvelles sanctions contre les fonctionnaires malades : trois jours de carence et 90 % de rémunération au-delà de ces trois jours.

On ne le répétera jamais assez, d’autres choix sont possibles !

Augmenter les impôts des plus riches, en finir avec les exonérations de cotisations sociales, supprimer le crédit d’impôt recherche, taxer les superprofits, conditionner les aides publiques aux entreprises… Il y a des moyens d’augmenter les recettes et de favoriser les dépenses publiques profitant à toutes et à tous.

La multiplication des attaques et leur gravité nous obligent à avancer déterminé·es sur le chemin des luttes contre l’ensemble de ces mesures, pour empêcher le gouvernement de dérouler son programme libéral, pour empêcher la désespérance sociale, qui fait le lit de l’extrême droite.

Émilie Moreau