- intervention de l’École Émancipée faite qu CDFN d’octobre 2024, par Manon Peroz –
Alors que le procès des 51 violeurs de Gisèle Pélicot se poursuit charriant son lot d’ignominies et montrant la persistance de la culture du viol dans la société, la prise de conscience est lente face au caractère systémique des violences.
Le budget revendiqué par les associations et organisations qui défendent la prise en charge les violences sexistes et sexuelles n’a jamais été abondé par les gouvernement et les moyens existants sont largement insuffisants pour changer la donne en profondeur.
Cela nécessite de poursuivre résolument notre engagement dans les mobilisations en cours sur les violences faites aux femmes comme le 19 octobre prochain et de participer activement et de façon unitaire à la construction du 25 novembre pour exiger, avec les associations féministes, une loi cadre intégrale avec un budget de 2.6 milliards.
Ces violences revêtent un caractère systémique et nécessitent de prendre le problème à la racine : par une véritable éducation à l’égalité dès le plus jeune âge et par la prise en charge des violences exercées sur les enfants. Or, l’éducation nationale ne remplit pas sa mission en la matière du fait d’un manque de volonté politique de déployer la formation des personnels.
Actuellement, nous assistons en plus à une réactivation de la sphère réactionnaire et conservatrice qui veut empêcher l’école de dispenser des enseignements émancipateurs comme l’éducation à la sexualité.
Dès à présent, il nous faut nous adresser, si possible dans un cadre intersyndical, à la ministre pour qu’elle agisse afin de faire cesser ces campagnes de dénigrement de l’école, en informant les familles, en soutenant les collègues qui pourraient subir des pressions mais aussi en confortant les interventions des associations agréées dans les écoles et établissements. Pour que l’éducation à la sexualité soit effective à tous les niveaux de la scolarité, a minima pour que la loi soit respectée, il faut outiller et former tous les personnels.
Au delà de la nécessaire détection des violences faites aux enfants, leur protection est indispensable. Pour cela des moyens sont également nécessaires pour assurer le traitement des signalements.
La préparation du budget par le nouveau gouvernement, profondément anti social et inégalitaire risque d’avoir des conséquences encore plus lourdes pour les femmes qui souffrent déjà davantage de la précarité que les hommes.
ce budget aura un double impact sur les femmes : d’abord parce qu’elles sont majoritaires dans la Fonction Publique. Elles y remplissent des missions essentielles, mais elles subissent la dégradation de leurs conditions de travail et voient leurs salaires au mieux stagner, voir régresser. Elle constituent aussi la majeure partie des effectifs de personnels précaires. Ensuite, la dégradation continue des services publics les percute car elles en sont les principales bénéficiaires.
Les Services Publics sont un facteur qui contribue à réduire les inégalités entre les femmes et les hommes, mais le gouvernement continue de les démanteler. Les nouveaux plans d’égalité professionnelle sont creux et négociés au rabais. C’est à nous de créer le rapport de force pour mettre au cœur des priorités les moyens nécessaires à l’égalité.
Après le 19 octobre, le 25 novembre constituera une étape incontournable à investir massivement. Nous nous devons, en tant qu’organisation syndicale, de faire face à la question de la violence systémique et de notre Implication dans la lutte contre le patriarcat. La grève féministe du 8 mars se construit dès à présent et c’est dès maintenant que nous devons intégrer les questions féministes à toutes nos réflexions Et faire de ces luttes un enjeu quotidien.