Débat publications – Pour que vive le MAG, puissant outil militant !


Le projet de calendrier des publications met donc en concurrence un envoi de masse en octobre, dont la distribution sera à la charge des S3, avec un cinquième numéro de l’US-MAG, qui, lui, est envoyé directement chez les syndiqué·es et dans les S1. Cette mise en concurrence résulterait de nécessaires choix budgétaires, et comme s’il n’y avait pas d’autres solutions possibles.

Rappelons tout d’abord que pour la deuxième année consécutive, c’est le seul MAG sert de variable d’ajustement : la suppression, déjà, du cinquième numéro du MAG a été décidée il y a un an parce qu’il fallait prévoir les publications relatives au congrès. Rappelons ensuite qu’il y a peu, le MAG comptait encore six numéros.

Nos mandats issus du congrès de La Rochelle intègrent en effet l’envoi d’une publication de masse. Mais n’oublions pas que nous avons aussi des mandats portant sur des questions sociales, écologiques, fédérales, liées au syndicalisme, à la pratique quotidienne de nos métiers et à l’enseignement de nos disciplines. Le MAG est un outil précieux pour ouvrir sur tous ces sujets, en complémentarité avec les supports papier et numériques qui permettent de communiquer sur les questions d’actualité, d’informer avec réactivité, sur des sujets par définition limités : dans le temps, celui de l’actualité chaude, et dans le contenu, centré sur les politiques éducatives. Or, le SNES-FSU avance sur ses deux jambes : il pratique un syndicalisme de métier, et il déploie également un syndicalisme de transformation sociale.

Compte tenu de la nouvelle configuration politique, avec la menace du RN omniprésent à l’Assemblée nationale, où le SNES pourra-t-il parler de manière approfondie des enjeux politiques si ce n’est dans le MAG ? Lire des interviews, des articles de fond, sur le droit de réserve, sur l’extrême-droite en Europe, sur l’école sous RN, n’est possible que dans le MAG, pas dans le tabloïd ni dans une publication de masse diffusée une seule fois.

Lors de sa création, le MAG a été pensé comme un media puissant pour diffuser nos idées, et toucher les collègues, comme un outil militant favorisant la syndicalisation : c’est toujours vrai aujourd’hui. Toutes et tous les syndiqué·es le reçoivent, ainsi que les S1. Une publication papier, dans un format magazine, se feuillette en salle des prof·es, permet un échange avec les collègues, et visibilise le SNES-FSU et ses combats. Plus que jamais, nos salles des prof·es ont besoin de développements sur des sujets complexes, d’arguments précis sur les questions économiques, sociales, internationales, pour construire leur propre jugement. C’est en alimentant la réflexion sur le moyen terme, à travers des articles sur les droits des femmes, sur l’urgence écologique, sur les rapports de domination, que les lecteur·rices construisent les luttes à venir. Loin d’être en concurrence avec d’autres outils de communication et de syndicalisation, le MAG est en complémentarité avec eux.

Par conséquent, prévoir seulement quatre MAG l’an prochain romprait avec nos mandats, nous priverait d’un outil de syndicalisation et de communication puissant. Le retour du cinquième MAG est indispensable, le supprimer une deuxième année consécutive serait lourd de sens, le fragiliserait considérablement, en même temps que l’intervention du SNES-FSU sur le terrain.