Emmanuel Macron a soutenu avec ferveur et publiquement Depardieu, l’ »immense acteur » qui rend « fière la France » et dénoncé une « chasse l’homme ». Par ces mots, c’est toute une société qui est insultée et méprisée.
Par le passé, le président avait déjà qualifié des accusations de violences sexuelles à l’encontre d’hommes de pouvoir « d’ère du soupçon », « de société de l’inquisition ». Ces propos masculinistes réitérés sont une faute politique majeure car ils renient ses engagements de début de quinquennat quant à la lutte contre les violences faites aux femmes. En se positionnant de la sorte, il entretient la culture du viol et renverse la culpabilité. Ce ne sont plus les agresseurs les coupables mais celles qui osent dénoncer leurs agissements alors qu’elles payent encore le prix fort en le faisant.
Avec les personnalités qui ont signé la tribune initiée par un éditorialiste de Causeur -revue explicitement d’extrême droite- , le Président défend leur vieux monde, celui qui veut préserver son pouvoir, ses privilèges et son impunité.
Il reprend également le discours nataliste du RN en considérant les ventres des femmes comme le moyen de réarmer démographiquement la France.
En nommant Aurore Bergé, issue de la droite, au ministère délégué à l’égalité entre les femmes et les hommes il ne manifeste pas de volonté de faire avancer cette cause. Tout comme lorsqu’il nomme Amélie Oudéa Castera qui scolarise ses enfants dans le très controversé lycée privé sous contrat Stanislas qui fabrique les futures élites dans une idéologie sexiste, homophobe et anti-avortement.
Non, l’égalité femmes hommes et la lutte contre les VSS ne sont pas deux grandes causes nationales !
Face à cette offensive réactionnaire, le cadre unitaire de la grève féministe regroupant de nombreuses organisations (féministes, syndicales, politiques) a appelé en moins de 10 jours à organiser des rassemblements devant les palais de justice et Préfectures pour dénoncer ce vieux monde et appelé à soutenir les victimes de violences sexistes et sexuelles, à les entendre, à les comprendre, à les croire, à les reconnaître et à les protéger. C’est un très bon signe que ce cadre unitaire se pérennise et appelle à d’autres mobilisations au delà du 25 novembre et du 8 mars. Partout, il doit se décliner.
Aussi, le périmètre intersyndical interpro pour le 8 mars s’élargit. La CDFT rejoint d’ores et déjà l’appel à la grève et il est possible que l’UNSA suive.
Il est nécessaire de s’unir pour agir et imposer aux décideurs·ses d’actionner tous les leviers permettant de lutter contre toutes les violences, les discriminations de genre et pour gagner l’égalité réelle entre les femmes et les hommes : égalité salariale, revalorisation des métiers féminisés, éducation à l’égalité, EAS… Et surtout les contraindre d’y mettre les moyens nécessaires car c’est bien là où le bas blesse.
Engager nos collègues dans la grève du 8 mars n’est pas chose aisée. Pour cela, il faut amener ces sujets au sein des écoles. Des outils percutants permettant de visibiliser la réalité des inégalités entre les femmes et les hommes et leur fondement pourraient permettre à nos collègues de prendre conscience que ces questions aussi sont centrales. Ce travail de conviction est indispensable si on veut engager nos collègues dans la grève féministe.
Pourquoi ne pas concevoir une affiche, des visuels avec des chiffres, un tract court sans négliger l’argumentation de fond pour engager la discussion avec les collègues ?
Gagner l’égalité entre les femmes et les hommes, c’est faire progresser l’égalité pour tous·tes ! Toutes et tous en grève le 8 mars prochain.