Le Snes exprime traditionnellement une revendication de carrière unifiée pour les enseignants. Mais il faut bien mesurer que cela suppose la disparition trois obstacles : les rythmes différents pour le passage d’échelon, l’existence des hors classes et la division en deux corps (certifiés et agrégés) sur les mêmes fonctions, l’un servant de corps de promotion à l’autre.
Ces dispositifs sont l’objet d’une gestion paritaire qui constitue une activité importante du syndicat. Avec l’objectif d’obtenir des critères et barèmes les plus justes possibles.
Mais on ne peut plus en rester là. En effet, la fonction publique est bien entrée, comme l’explique le pré-rapport, dans une marche forcée vers l’individualisation des salaires. Dans ce cadre, l’affaire de la hors classe des certifiés n’est qu’un banc d’essai. Après 15 ans de gestion plus ou moins à l’ancienneté, qui a permis à 60% des certifiés d’y accéder, le brutal changement de critères montre la vraie nature de ce dispositif : une machine de guerre pour récompenser le « mérite » et punir ceux qui feront la forte tête, pour les remplacements De Robien, la bivalence, les conseils pédagogiques ou autres. N’en doutons pas, les listes d’aptitude pour l’agrégation et les rythmes d’avancement suivront la même voie.
Cela doit nous amener à faire une vraie campagne permanente et de premier plan sur des revendications présentes un peu formellement dans les motions de congrès.
Sur la hors classe, notre seule revendication est son intégration dans une carrière cylindrique à un seul grade.
Sur l’avancement d’échelon, tout le monde perçoit le caractère à la fois arbitraire et absurde des notations, aussi bien administratives que pédagogiques. Au moment où elles risquent de disparaître au profit de simples avis hiérarchiques, la seule réponse possible est la carrière à rythme unique, sans mérite ni « valeur professionnelle ». Cela ouvre la porte à une refonte complète de l’évaluation, dont le but ne serait plus la sanction, mais l’amélioration du service et la formation.
Sur « l’unification des catégories de second degré », mesurons et diffusons largement ce que cela signifie en terme de fusion des certifiés et agrégés, de formation et qualification. Sans omettre bien sûr d’en parler dans le cadre fédéral, avec les autres catégories d’enseignants.
Il nous faut vraiment prendre l’offensive sur ces questions, si nous ne voulons pas qu’elles soient utilisées pour approfondir la gestion libérale des fonctionnaires.
Jean-François Quantin
Moselle, Ecole Emancipée