par Dominique Angelini
Bien que les amendements du 94 n’aient pas été intégrés, je tiens à dire que le texte tel qu’il est ce matin a évolué dans le bon sens par rapport au texte préparatoire. On a maintenant l’intégration de la définition de validisme. Du coup, je me demande pourquoi on ne pouvait pas changer le titre du paragraphe en mettant lutte contre le validisme comme on a mis ailleurs lutte contre le racisme.
La deuxième chose qui est importante est la mention dans le texte de la convention internationale pour la protection et les droits des personnes handicapées de l’ONU ratifiée par la France, car jusqu’à présent on n’en parlait pas du tout. Elle permet de considérer les personnes handicapées comme des personnes ayant des droits et non plus seulement comme des personnes à protéger.
Néanmoins, on aurait pu aller plus loin.
Sur l’emploi de personnes handicapées plutôt que personnes en situation de handicap, l’argument des rapporteurices a été que les associations sont divisées sur la question.
Mais quand on parle d’associations, il faut distinguer entre les associations gestionnaires qui représentent soi-disant les personnes handicapées et qui défendent l’euphémisme PSH et les associations de militant·es handicapé·es qui défendent l’utilisation de PH.
Comme le dit Cécile Morin, porte-parole du Collectif Lutte et Handicaps pour l’Egalité et l’Emancipation, (Chlee), « Cessons de parler des associations, c’est comme si on disait les syndicats pour parler à la fois du Medef et de la CGT. »
Sur la question de la désinstitutionalisation qui n’a pas été reprise dans le texte au prétexte que la Convention de l’ONU ne la mentionnerait pas.
En 2021, à la suite de l’audition des représentant·es de la France sur la politique du handicap, Monsieur Ruskus, rapporteur de l’ONU s’est dit déçu par les niveaux de discrimination structurelle à l’encontre des personnes handicapées en France et a jugé très préoccupant que la France n’ait pas pour objectif de mettre fin à l’institutionnalisation de personnes handicapées, y compris d’enfants. Également très préoccupants sont les dispositifs d’hospitalisation et de traitement sous contrainte basés sur la pathologisation du comportement. La protection ne doit pas se traduire par une privation des droits humains, mais par la protection et la promotion des droits de l’homme des personnes en situation de handicap, comme pour toutes les autres personnes, a souligné M. Ruskus. Il a espéré que la France passerait au modèle du handicap basé sur les droits de l’homme.
J’espère que nous pourrons avancer sur cette voie d’ici le prochain congrès de la FSU, syndicat de transformation sociale.