Construire dès maintenant le 8 mars

La décision de Gisèle Pélicot de refuser le huis clos aura permis de révéler à toutes et tous l’horreur des violences sexuelles que peuvent subir les femmes et la prégnance de la culture du viol dans la société : agresseurs qui disent ne pas savoir qu’ils violaient, maire de la commune qui dit qu’ « après personne n’est mort », avocate et avocat dont les propos injurient la victime,…. Le procès a révélé ces doutes instillés par les accusés et leur défense mais aussi par certains médias. Doutes qui cherchent à distinguer « viol et viol », à pointer  les responsabilités de la victime,  à  donner des excuses au criminel et qui ne font que renforcer les logiques d’atténuation, de relativisation, constituant le terreau de la reconduction des violences et de la perpétuation de la culture du viol. Si la condamnation des 51 violeurs est un premier pas pour que la honte change de camp, le chemin à parcourir dans la lutte contre les violences sera encore long et notre mobilisation est plus que jamais nécessaire.

Depuis , les attaques  des masculinistes envers les femmes et les personnes LGBTQIA+ se multiplient en ligne notamment. Ce courant idéologique qui veut  maintenir un ordre social, sexiste et misogyne, est opposé à toute émancipation des femmes et à l’égalité de genre. Pour endiguer la progression fulgurante de cette haine, il faut lutter contre l’une des causes sous-jacentes des violences sexistes et sexuelles que sont les rapports de domination mais aussi augmenter de l'arsenal politique, juridique. 

Pour éradiquer les violences sexistes et sexuelles, une soixantaine d’organisations regroupées dans la Coalition féministe pour une Loi Intégrale, dont la FSU est membre ont fait une centaine de propositions. Il faut maintenant les faire vivre, en les déclinant dans notre champ d’intervention et en les popularisant. Faire signer la pétition en ligne sur le site de la coalition est une première étape

L’école doit prendre sa part dans la lutte contre ces mécanismes de domination masculine. Il n’y aura pas d’évolution décisive si nous n’affirmons pas une volonté déterminée de rompre le continuum des violences, de notre refus de la banalisation du propos sexiste le plus ordinaire aux pires violences. La déconstruction des stéréotypes de genre, l’égalité des sexualités et l’éducation à la sexualité doivent être considérés comme des objectifs premiers. Le projet de programme  EVARS doit être voté rapidement et publié avec des textes d’accompagnement pour permettre sa mise en œuvre. Les personnels doivent être formé·es de façon qualitative. Mais il faut aussi un soutien effectif de l’institution à ce programme et aux personnels  face aux attaques calomnieuses de la part de la  sphère  réactionnaire, de l’extrême-droite ou de groupes complotistes.

Parce que lutter pour l’égalité des genres et des sexualités passe aussi par l’amplification des mobilisations féministes, plus que jamais, et à la veille des 50 ans de la loi sur l’avortement, la FSU-SNUipp avec la FSU, doit d’ores et déjà se donner comme perspective la construction et la réussite de la grève féministe du 8 mars. En amont de celle-ci donner à voir la réalité des inégalités entre les femmes et les hommes (visuels, publications …) est essentiel pour permettre aux personnels d’en prendre conscience et de s’engager dans la lutte avec nous.