La réussite de la grève du 5 décembre a montré la hauteur de l’opposition aux mesures budgétaires pour la FP et la censure du gouvernement Barnier a bloqué le projet de budget pour 2025, désastreux pour notre pays, particulièrement pour l’école et les agent·es public·ques. Dans la période, cette fragilité de l’exécutif constitue un point d’appui, qu’il faudra mettre en avant dans la suite de l’action syndicale. D’ailleurs, notre nouvelle ministre, prompte à soutenir le budget Barnier il y a un mois alors qu’elle était parlementaire, déclare désormais : « je me bats pour effectivement permettre d’avoir des postes d’enseignants à la hauteur de nos ». Notre bataille des idées et la mobilisation ont largement contribué à ce changement de ton.
La situation assez inédite dans laquelle nous nous trouvons va amener de façon simultanée la discussion sur le budget 2025 et les mesures de carte scolaire. Celles-ci vont être prononcées par les DASEN, selon des dotations inconnues à cette heure et qui, même si elles étaient les mêmes qu’en 2024, seraient désastreuses (- 1709 voté en 2024, – 3155 prévu initialement pour 2025). Quoiqu’il en soit, la logique de suppressions d’emplois perdurera. Elles seront massives et délétères pour le fonctionnement des écoles !
Du parlement aux écoles, ce doit être l’occasion de montrer en direct l’impact d’un budget austéritaire sur les élèves et les personnels. Dès la fin de ce CN, l’enjeu va être de visibiliser les conséquences du budget de l’éducation en donnant une dimension nationale aux 102 cartes scolaires départementales. Chiffrons les besoins département par département et compilons les dotations départementales nécessaires pour l’école publique afin de porter notre budget pour l’école. Au plus vite, adoptons un discours et une charte graphique commune pour donner une cohérence de notre communication sur les moyens, des mobilisations d’écoles et une conférence de presse nationale. Transmettons-le au différents groupes parlementaires (excluant bien sûr le RN) afin il soit porté jusque dans l’hémicycle. Alimentons plus fortement le NFP, seule force politique qui a présenté des amendements relayant nos revendications. Nous avons aussi la responsabilité de ne pas laisser l’extrême droite s’emparer seule des besoins pour l’éducation, comme elle tente de le faire à Mayotte par exemple. Il s’agit également d’agréger avec nous les parents d’élèves et les élus des collectivités pour montrer l’unité de la communauté éducative.
Partout, la FSU-SNUipp est reconnue pour le travail de ses militant·es sur la carte scolaire ; nous savons nous associer et nous mobiliser, donc engageons toutes nos forces et à tous les niveaux. Tous les contacts pris avec les écoles pour la carte scolaire sont autant d’entrées qui nous permettront d’aller à la rencontre des collègues et d’aborder avec elleux les politiques éducatives : choc des savoirs, nouveaux programmes, évaluations et les pressions qui les accompagnent indubitablement mais que nous devons aussi combattre collectivement. Car tout cela fait système au travers de ce que Xavier PONS appelle la « politique du puzzle ».
La politique pour le service public d’éducation voulue par Macron a été contestée dans les urnes comme dans la rue. Continuons d’en montrer les conséquences pour faire émerger une nouvelle force d’opposition, celle de nos professions capables d’obtenir des alternatives.