Refondation syndicale – les plans de la « maison commune » ébauchés

Le congrès de la FSU était une étape importante pour la dynamique de refondation du syndicalisme de transformation sociale après plusieurs mois d’échanges entre la FSU et la CGT au sein du groupe de travail national commun et de premières déclinaisons dans les départements. Il a été l’occasion d’une confirmation par la fédération au sens le plus large de cette dynamique enclenchée. Ce choix fort s’inscrit dans une situation internationale et nationale marquée par la poussée de l’extrême droite et d’un capitalisme de plus en plus enclin à choisir cette voie. La fédération propose dorénavant la construction d’une « maison commune du syndicalisme de lutte et de transformation sociale » dans la perspective de bâtir à moyen terme un nouvel outil syndical. Une construction « souple » avec pour le moment la CGT comme seule partenaire, mais avec la volonté d’inclure Solidaires dans cette dynamique.
Les débats du congrès ont montré quelques nuances d’approches en fonction des réalités de secteurs professionnels ou de territoires. La réaffirmation de principes essentiels, comme le refus de toute absorption/fusion ou la nécessité de préserver l’unité de chacune des organisations, a permis de les dépasser et de se projeter sur les défis à relever ensemble.
Différents axes de travail de cette maison commune ont été ainsi plus clairement identifiés, aussi bien la poursuite des espaces d’échanges et de travail thématiques que la construction d’une formation syndicale commune contre les idées d’extrême droite. Ces espaces d’échanges et de travail, à multiplier, pourraient ainsi permettre une élaboration commune de plateformes revendicatives et d’un catalogue de formations. Plus largement, la FSU se projette dorénavant sur « des initiatives, des publications et des campagnes communes en direction des salarié·es », au-delà des seul·es militant·es donc. Tout ceci reste très largement à imaginer et à décliner pour donner de la consistance à cette maison commune.
Lors de la table ronde sur les enjeux du syndicalisme de transformation sociale, Solidaires n’a pas fermé la porte, constatant justement que « la maison commune du syndicalisme laisse ses portes ouvertes », comme l’a souligné Murielle Guilbert. Dans son intervention, Sophie Binet a, elle, souligné pour la CGT que « l’objectif n’est pas une simple addition de forces, c’est de créer une dynamique ».
Reste maintenant à la matérialiser très concrètement aux yeux des militant·es, et encore davantage à ceux des salarié·es, en proposant un autre chemin dans ce contexte de noirs scénarios renforcés par le nouvel impérialisme américain. C’est l’enjeu des mois à venir.
Laurent Cadreils et Arnaud Malaisé