Dans une période où les forces de l’ordre sont utilisées par nos gouvernements pour contenir et faire taire tout foyer de mobilisation, les spécificités d’une partie au moins des missions et du rapport au pouvoir d’état de la police entrent en conflit avec les objectifs et les valeurs du syndicalisme de transformation sociale porté par la FSU.
D’autant qu’avant de faire scission, e ces agent·es avaient la possibilité d’adhérer à des syndicats multi-catégoriels affiliés à la FSU. C’est d’ailleurs une première au sein de notre fédération qu’une partie d’un syndicat scissionne pour ensuite réintégrer la fédération. En l’acceptant, nous créerions un précédent auquel la FSU-SNUipp pour être confronté·es un jour.
Aujourd’hui, le SNUIPN pèse moins de 80 adhérent·es au plan national dans un corps de 144 000 agent·es syndiqué·es à 70%. Il récole moins de 300 voix aux élections professionnelles dans une profession votant à 77%. N’est-ce pas contradictoire de vouloir implanter la FSU dans la police nationale alors que les forces syndicales progressistes peinent déjà à s’y maintenir ? Dans une période où le travail autour d’un nouvel outil syndical avance bien, n’est-ce pas un mauvais signe que d’installer un syndicat concurrent à une CGT qui peine à se maintenir à 2% ?
L’école émancipée a toujours fait le choix de participer aux exécutifs de la FSU-SNUipp comme de la FSU et l’engagement de ses militant·es dans la rédaction de ce protocole en est une illustration. Ce travail de synthèse permet aujourd’hui de parvenir à un consensus sur un protocole qui, s’il est approuvé, engagera les différentes parties.
Ce protocole apporte des garanties. La principale étant de se donner le temps. Donner le temps au débat d’avoir lieu, donner le temps à des clarifications… Ce temps est nécessaire et indispensable. L’autre est de s’assurer que le postionnement de la fédération sur les questions de liberté publique se construira en toute indépendance des positions du SNUIPN.
A commencer par l’expression publique du SNUIPN, qui pour le moment ne porte ni nos mandats FSU-SNUipp, ni nos mandats fédéraux sur les questions droits et libertés. Car en l’état, il n’est pas possible que les prises de position de la fédération sur les questions « police / maintien de l’ordre / répression / libertés publiques » puissent se faire en s’alignant sur celles d’un syndicat de la police nationale. Règle qui prélaverait en cas d’affiliation.
Dans la FSU, tous les syndicats s’efforcent de dépasser la seule défense des intérêts moraux et matériels de leurs personnels. Ce n’est pas le cas actuellement du SNUIPN qui n’apporte pas toutes les garanties en termes de libertés publiques, ni une vision de la démocratie et des droits humains fondamentaux impliquant une transformation d’ampleur de l’institution elle-même à laquelle les tâches dites de sécurité sont dévolues.
L’école émancipée ne porte pas un syndicalisme policier dans la FSU et considère qu’en l’état, ce protocole met en place les garde-fous nécessaires. A l’image de la diversité des arguments précédemment développés, afin d’approuver les garanties apportées par ce texte fédéral tout en alertant sur notre refus de ce syndicalisme dans la FSU, les élu·es nationaux·ales école émancipée partageront leur vote.