Depuis plusieurs mois la FSU-SNUipp s’est engagée dans une campagne de mobilisation sur l’état de l’école, la dégradation des conditions de travail de ses personnels, avec pour objectif de réorienter la politique du ministère et ses choix budgétaires.
40 % de nos collègues étaient en grève le 1er Février pour les salaires et les conditions de travail. Il faut le mettre au crédit de notre action militante avec les alertes sociales de décembre. C’est aussi le fait de facteurs extérieurs, qu’il ne faut pas limiter à la personnalité de la désormais ancienne ministre de l’éducation nationale. Amélie Oudéa-Castéra a incarné jusqu’à la nausée le mépris de classe dont témoigne les plus riches, et leur séparatisme scolaire.
Il y a aussi l’effet « choc des savoirs », qui renforce le caractère normatif, autoritaire et ségrégatif de l’école et donne des gages aux franges les plus réactionnaires de la société.
En réaction, les initiatives unitaires se multiplient, notamment avec la pétition choc des savoirs et celles sur les évaluations nationales ou le collectif riposte.
On peut ajouter à tout cela les effets de l’austérité budgétaire sur les cartes scolaires et les salaires entraînant des suites au 1er février comme à Nantes et en Seine st Denis. Dans de nombreux départements, lors des opérations de cartes scolaires, de nombreuses instances ont été boycottées et des mobilisations associant parents d’élèves, élu·es, citoyen·nes pour dénoncer les choix budgétaires se sont tenues. Or ,il faut s’attendre à ce que cette situation perdure et même s’amplifie avec les 30 milliards d’économies annoncés pour 2025. Tout ceci représente un terreau à la colère des personnels et des usager·es .
Mais s’il faut considérer très positivement tous ces éléments, force est de constater l’hétérogénéité du niveau de mobilisation. D’abord selon les départements et ensuite selon le degré. Tout cela nous fait penser qu’il faut œuvrer à la reconductibilité de la grève dès la semaine du 25 mars mais il n’y a pas automaticité de l’affaire.
Un mouvement ne se décrète pas, il se construit. En ce sens, la réussite du 8 mars avec ses cortèges fournis en est un exemple. Ce qui s’est passé dans le 44 et ce qui se passe dans le 93, nous pousse à une construction de la mobilisation au plus près des écoles et des collègues. La multiplication des rencontres locales, en particulier avec les personnels de collège plus mobilisés, et les parents d’élèves autour de la politique éducative menée, peut s’appuyer sur les initiatives unitaires déjà citées.
Poursuivre l’information sur l’état d’une école au bord de la rupture, visibiliser nationalement toutes les initiatives locales… C’est à cela qu’il faut s’employer ! Il ne faut pas se contenter du départ d’une ministre discréditée et d’un recul en trompe-l’oeil sur les groupes de niveau, mais nous devons être en capacité de donner un coup d’arrêt à ce ministère, et mettre en perspective une réorientation des choix éducatifs et budgétaires pour une école égalitaire respectant ses personnels.